Un personnage inventé nous guide à travers la vie et l’œuvre de Nathaniel Hawthorne, auteur de ""La lettre écarlate"


Serena Dandini (photo de Gianmarco Chieregato).

LEmon rêvelorsque j’étais une jeune fille qui venait de grandir et de s’inscrire dans un cursus de langues et littératures étrangères, c’était poursuivre, si jamais j’en avais les qualités, une carrière universitaire.

J’aurais beaucoup aimé rester immergé dans cette atmosphère de livres et d’étudiants et à travers de merveilleux romans suivre le fil de nombreux destins pour découvrir le mien. Malheureusement ou heureusement, la légendaire professeure Bianca Maria Pisapia, professeur de littérature anglo-américaine à l’Université Sapienza de Rome, il m’a proposé un entretien à la Rai et lentement mais fatalement j’ai pris un autre chemin.

C’était encore une époque préhistorique où la première entreprise culturelle du pays recherchait de jeunes pousses pour grandir en milieu universitaire, on en rigole encore avec le Professeur Pisapia que je ne peux que remercier d’ailleurs. Pourtant la passion est restée dans mon cœur et ma passion pour l’écriture est née précisément de cet apprentissage et de ces lectures passionnantes qui m’excitent encore aujourd’hui.

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je le crois aussi Laurie Lico Albanese, écrivain et journaliste américaineest animée du même engouement pour le grand récit de son pays et je n’ai pu m’empêcher d’aimer immédiatement le sien Le fil écarlate vient de sortir par Einaudi.

Cela part d’un classique comme La lettre écarlate de Nathaniel Hawthorne et à travers un jeu littéraire réussi met en scène la vie de l’écrivain, enquêter sur son œuvre troublée grâce à l’invention du personnage extraordinaire d’Isobel qui devient sa muse.

Chasse aux sorcières

Même si deux siècles se sont écoulés depuis la chasse aux sorcières de Salem et les condamnations à mort infligées aux femmes injustement accusées qui peuplent son chef-d’œuvre, Il n’était cependant pas facile de dénoncer l’hypocrisie et la férocité de la morale puritaine qui condamnait encore les adultères. et de nombreuses femmes libres étiquetées comme sorcières sont publiquement mises au pilori.

« Le fil écarlate » de Laurie Lico Albanese (Einaudi).

Pour Hawthorne, il s’agissait néanmoins d’une action révolutionnaire et dans le beau livre de Laurie Lico Albanese on revit les tourments de l’auteur inspiré par cette muse très particulière qui a le pouvoir de « voir » les couleurs, un don qui lui fait transformer les paroles et les actions en mille nuances incroyables. Mais ce sera aussi un savoir-faire extraordinaire en broderie qui rendra le personnage unique et fascinant.

Je suis sûr que mon professeur accepterait d’inclure le travail de cet écrivain très prometteur dans un nouveau programme d’études. Mais sans trop oser, je vous conseille de vous plonger dans la lecture d’abord de l’un puis de l’autre, ou inversement.

Tous les articles de Serena Dandini.

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