Un nouveau musée de la résistance très impressionnant se cache à Houthulst


« Oui, il me reste à mettre un petit texte ici », dit Brecht Schotte en ouvrant une armoire. De Houthulsteaar vient d’ouvrir son musée dans une ferme récemment rénovée. Afin d’exposer les objets de sa collection de manière interactive, il les a dissimulés dans toutes sortes d’armoires. Parce que c’est comme ça avec les radios clandestines, les armes ou les explosifs : vous ne voulez pas que Feldpolizei retrouvez-les dans votre grenier.

Tous les objets sont désormais en place, mais l’enseignante de 41 ans n’a pas encore pris le temps d’afficher un texte partout. Manque de temps. Il n’échappe pas non plus au grand mal du présent. Mais dans sa ferme, tous ces buffets vintage, coffres et armoires de bunker allemandes originales savent exactement comment évoquer l’atmosphère des années quarante. Ça et les uniformes nazis, bien sûr.

Schotte a commencé à collectionner dès l’enfance : à la fois des histoires et des objets. « Mon grand-père savait très bien », dit Schotte. « C’est comme ça que je me suis intéressé à la Seconde Guerre mondiale. J’ai ensuite interviewé des gens de la résistance et de la collaboration. Ce dernier n’a bien sûr pas toujours été facile.

Son grand-père n’appartenait à aucun des deux camps. Son souci était d’avoir du pain sur la table, dit Schotte. Mais une fraction de la population a choisi la résistance à l’époque, une fraction a opté pour l’autre camp et le reste s’est surtout préoccupé de survie. L’histoire que le petit-fils Schotte veut raconter avec son musée est celle de faire des choix dans des conditions de guerre.

Bâtiment VRT

Les personnes qui devaient autrefois le faire eux-mêmes ont maintenant presque disparu. Mais leurs biens sont souvent toujours là. Ils peuvent toujours raconter l’histoire avec un texte. « Ces histoires personnelles m’ont toujours le plus ému », déclare Schotte. « Mon intention est de mettre un visage sur toutes les pièces. »

A chaque porte de placard qu’on ouvre, on tombe sur un nouveau scénario de film. Nous avons lu l’histoire de Jean Cornez, qui a quitté notre pays pour la Grande-Bretagne en 1941. Un voyage à travers la France et à travers les Pyrénées. Lorsqu’il fut cantonné au Royaume-Uni chez la famille Rae, il tomba amoureux de la fille de la maison : Marjory.

Le couple a promis de se marier après la guerre. Mais d’abord, Jean accomplirait sa première mission en tant qu’agent secret. Cornez alias ‘Beret’ a été largué d’un avion et allait diriger un groupe de résistants dans notre pays. Alors qu’il diffusait des messages radio à Etterbeek, les Allemands ont pu le retrouver.

Là où se trouve aujourd’hui le bâtiment de la VRT, le National Shooting Range était encore là pendant la guerre. Comme d’autres résistants, Cornez y fut fusillé. Les lunettes qu’il portait lors de son exécution, ainsi que quelques notes de suicide, ont trouvé leur chemin vers Marjory et se trouvent maintenant au musée. Solennellement sur un drap blanc.

C’est ce qu’on appelle faire des choix.

Impressionné

Little Houthulst s’est résolument rangé du côté de la résistance pendant la guerre, c’est pourquoi la commune a été surnommée « Little England ». Il est donc approprié d’appeler également un musée sur la résistance et la collaboration dans cette municipalité de cette façon.

Il existe encore des musées où ces thèmes sont abordés indirectement – ​​le Musée de l’Armée, Kazerne Dossin – il y a la Maison de la Résistance belgo-française à Tielt-Winge, mais nous sommes quand même très impressionnés par ce musée qui ne compte que cinq salles.

Cela a aussi beaucoup à voir avec les chefs-d’œuvre, comme une radio secrète de type Mark 16, dont une seule au monde est complète. Un collectionneur a trouvé l’appareil dans un marché aux puces. Les effets personnels de Jean-Baptiste Piron – qui a combattu avec sa ‘Brigade Piron’ en Normandie et libéré Bruxelles – se trouvent désormais à Houthulst.

Un petit conseil : il est possible de visiter le site sur rendez-vous, avec une visite guidée. Schotte est une version flamande occidentale plus modeste de Bart Van Loo lorsqu’il parle de sa collection. Il est très bon d’obtenir toutes les informations utiles.

Une trop grande partie du passé de la guerre nationale a été laissée dans des placards, oubliée. C’est à vous d’ouvrir les portes.

Les lunettes et autres effets personnels de Jean Cornez.Image VR



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