Une nouvelle alliance pour les systèmes de réclamation dans les chaînes d’approvisionnement souhaite mettre en place un système international de gestion des réclamations en collaboration avec les entreprises de vente au détail et leurs fournisseurs. Un projet pilote dans le domaine des fruits et légumes espagnols devrait démarrer avec les partenaires Kaufland, Edeka, Migros, Markant, Aldi Nord, Aldi Süd, Rewe et Lidl au premier trimestre 2024. FashionUnited s’est entretenu avec Kristian Möller, ancien patron de Global Gap, aujourd’hui EHI et responsable du projet Appelando, de ses objectifs et de ses étapes clés.
Grâce à son travail sur les solutions aux écarts mondiaux, Kristian Möller a pu acquérir plus de 20 ans d’expérience dans l’assurance qualité des exploitations agricoles introduites et établies. Celles-ci sont désormais devenues un système international et une référence en matière de pratiques sûres et responsables dans les exploitations agricoles du monde entier.
Depuis le 1er juin 2023, sous l’égide de l’EHI Retail Institute, il est chargé de mettre en place un mécanisme de réclamation répondant aux exigences de la Supply Chain Due Diligence Act.
M. Möller, pourriez-vous décrire Appellando en une phrase ?
L’initiative veut donner la possibilité aux salariés des entreprises de culture et de production de pouvoir signaler de manière neutre les manquements aux normes sociales et environnementales de leur entreprise.
Où en est le projet ?
Plus de dix réunions ont déjà eu lieu avec les sociétés commerciales, huit groupes de travail différents se réunissent régulièrement – j’ai dirigé au total plus de 100 heures de groupes de travail en ligne. La première réunion des parties prenantes a eu lieu à Madrid début juin et la seconde aura lieu désormais les 2 et 3 octobre, également à Madrid.
Est-il prévu d’étendre l’initiative à d’autres secteurs, comme le textile ?
Le projet est conçu comme un système international de gestion des plaintes qui ne se limite pas à une industrie spécifique. S’il existe déjà une masse critique pour l’industrie textile, il est certainement possible de la développer en parallèle. Il y a déjà quelques demandes de renseignements.
Comment imaginer concrètement le mécanisme de plainte ?
C’est plus qu’une ligne d’assistance, un contact de marque, pour ainsi dire, avec un centre d’appels, mais cela va au-delà du contact téléphonique ; il y aura également une application. Le champ d’application est basé sur la loi sur le devoir de diligence de la chaîne d’approvisionnement (LkSG) et comprend des sujets tels que les salaires, le travail des enfants, la discrimination (sexuelle, raciale), les aspects environnementaux, etc.
Et d’où ça vient ?
En usine, à la station d’emballage ou plus tard en atelier de couture. Les salariés peuvent utiliser le mécanisme de réclamation et les entreprises concernées seront alors informées de la réclamation. Les ONG se tournent alors vers les commerçants et les intermédiaires. Une personne de confiance se rendra ensuite dans l’entreprise concernée, mènera des entretiens et réalisera une analyse de la situation. Des solutions sont ensuite développées en conséquence. Cela permettra également d’obtenir des statistiques permettant aux entreprises de garder un œil sur l’interface depuis différents pays.
Enfin, qu’est-ce qui rend cette initiative unique selon vous ?
Il s’agit d’une norme, d’une chaîne d’approvisionnement courte et de huit principes qui ont été élaborés selon les règles fondamentales de l’OIT, de l’ONU et de l’OCDE. Les initiatives locales sont impliquées, tout comme les fournisseurs de technologies. Dans l’ensemble, l’accent est mis sur les employés. Cette implication des salariés est essentielle.