Le journaliste de la télévision russe qui a protesté contre la guerre en Ukraine lors d’une émission d’information en direct sur la télévision d’État russe en mars a de nouveau été arrêté pour une courte période. Son avocat l’a rapporté sur Telegram. La raison de l’arrestation semble être une nouvelle manifestation vendredi dernier.

Marina Ovsyannikova avait posté vendredi sur Telegram des photos d’elle-même dans lesquelles elle manifestait, devant le Kremlin, tenant une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Poutine est un meurtrier ». Des photos ont suivi dimanche la montrant mise dans un minibus par des policiers.

« Il n’y a aucune information sur l’endroit où elle se trouve », a ensuite écrit son avocat sur Telegram. Sept heures plus tard, cependant, la journaliste a posté un message indiquant qu’elle avait été libérée. « Je suis à la maison maintenant et tout va bien », a-t-elle écrit.

Ovsyannikova a été admirée dans le monde entier en mars pour avoir interrompu une émission d’information du principal radiodiffuseur d’État russe en entrant dans le studio en criant « Arrêtez la guerre ». « Ne croyez pas la propagande, ils vous mentent » disait une pancarte de protestation qu’elle pouvait afficher quelques secondes derrière le présentateur.

Par son action, elle voulait montrer au monde que « les Russes sont contre la guerre ». Dans le même temps, elle a voulu faire comprendre à ses compatriotes qu’ils devaient « penser de manière critique et analyser de manière critique les informations qui leur sont présentées ».

Après sa protestation, Ovsyannikova a été emprisonnée et interrogée pendant 14 heures. Elle a écopé d’une amende de 30 000 roubles (près de 260 euros) puis a été libérée. Elle a été condamnée à 15 ans de prison pour diffusion de « fausses informations ».

Quelques jours plus tard, elle a démissionné du radiodiffuseur d’État pour lequel elle travaillait. La France lui a offert l’asile politique, mais elle a refusé. Elle voulait rester en Russie.



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