Pour un homme (33 ans) de Sappemeer, c’est un « soulagement » mardi qu’il se soit retrouvé devant le tribunal. Sa dépendance au jeu dévorante s’est révélée au grand jour lorsqu’il a été arrêté sur l’A28 avec une grosse dose de MDMA fin mai.
“Être ici fait de moi une meilleure personne”, a soupiré mardi entre deux larmes le suspect Sappemeerster dans la salle d’audience de Groningue. Du moins, c’est ainsi qu’il en pense aujourd’hui. Mais lorsqu’il a été placé sur le bord de l’A28 près de Veeningen fin mai, il a pu s’enfoncer sous terre.
Les services d’enquête obtiennent une photo du suspect lorsqu’il fait mettre quelques gros clients dans son coffre à Eindhoven, sans en sortir lui-même. La plaque d’immatriculation est notée et repérée sur le chemin du retour à Zwolle. Peu de temps après, il reçoit un panneau stop. « Ce que j’avais dans le coffre n’était pas sécuritaire. Je le savais aussi», dit-il. Quoi exactement, l’homme dit qu’il ne sait pas.
“Je ne voyais pas d’issue”
Les agents finissent par extraire 10 kilos de MDMA, la substance active des pilules XTC, des grands sacs placés dans le coffre. «J’en ai profondément honte», déplore le suspect. ,,Mais je m’étais mis dans une position où je ne voyais plus d’issue.” Il explique comment il a emprunté 2 500 euros au casino, après avoir dépensé son propre argent dans une machine à sous. “Je voulais le récupérer, sinon d’autres prendraient mon argent.”
La même personne s’est ensuite présentée à sa porte avec la demande de « récupérer quelque chose » à Eindhoven. « Le fait qu’il sache où j’habitais m’a fait peur. Par peur, j’ai accepté. » Mais curieusement, son prêteur n’a pas remboursé son prêt depuis. Et plus étrange encore : jamais sur les kilos de drogues dures saisis par la police, d’une valeur marchande de plus de deux tonnes.
L’un des juges fronça les sourcils. « Quand on voit quelles sont les sanctions pour ce genre de soirées de drogue interceptées, vous n’avez pas pris un très gros risque pour quelques milliers d’euros ? Veux-tu tout nous dire ? »
Le puisard ouvert
Le fait qu’il ait été détenu pendant une courte période à cause de la drogue trouvée a ouvert un cloaque pour l’homme. Là où il faisait semblant au monde extérieur de ses problèmes de jeu, il ne pouvait pas y échapper. ,,C’était un soulagement. Mes parents me soutiennent, même s’ils étaient souvent négatifs au début. » Il s’est désormais inscrit dans une trajectoire de soins en addiction.
Mais pour le ministère public, il peut aussi suivre ce traitement en prison. « L’homme était en probation pour une infraction antérieure en matière de drogue. Alors je suis peut-être dur, mais monsieur aurait dû le savoir quand il a fait le choix de transporter ces déchets. Je vois ses problèmes, mais le fait que cela les affectera, lui et sa famille, ne le rend pas spécial. Cela s’applique à tous les suspects de ce genre de faits. »
La prison le renverrait
Elle réclame 30 mois de prison, dont 10 avec sursis. S’il suit un traitement pendant les 3 prochaines années, respecte une interdiction de jouer et fournit au service de probation un aperçu de ses finances, cette dernière partie ne lui sera pas imposée.
L’avocat de l’homme propose de ne pas l’envoyer en prison. “Cela le ramènerait à l’évolution positive qu’il connaît actuellement.” Il propose 240 heures de travaux d’intérêt général et un an de prison avec sursis.
Le jugement suivra le 20 septembre.