Un homme voulait faire tuer des rivaux par des tueurs à gages du Darknet


Par Anne Losenski

Nico aime Rico, mais il aime déjà Andy. Andy doit partir, pense Nico – et engage un tueur à gages sur le dark web, payé par un prêt (22 000 euros).

« Cela doit ressembler à un accident ou à un braquage », dit-il, « le plus vite sera le mieux. » Seul Rico, l’objet de son désir, ne doit en aucun cas être blessé…

Un ménage-à-trois meurtrier devant le tribunal de Berlin.

Il y a Nico F. (28 ans), l’accusé. Gérant de restaurant, yeux tristes. Ordonnance d’assassinat le 7 mars 2022, arrêté le 8 avril, derrière les barreaux jusqu’au 27 septembre. Relâché malgré l’inculpation scandaleuse de tentative d’incitation au meurtre. menacé à vie.

Voici ce que dit Rico F. (34 ans), le grand amour de Nico, graphiste, photographe : « J’ai rencontré Nico au gymnase. Nous vivions tous les deux à Dresde. Je n’avais aucun intérêt romantique pour lui. Il savait que j’étais prise. Le fait que nous nous soyons rapprochés physiquement après une fête n’y a rien changé. J’ai ensuite déménagé à Berlin chez mon partenaire.

Andy L. (38 ans), victime potentielle, créateur de médias dit : « Après douze ans d’une relation à distance, un tel dérapage n’est pas agréable, mais ce n’est pas un motif de séparation. Puis la police est venue à notre porte. Quelqu’un avait payé pour que quelqu’un me tue ! J’ai encore des crises de panique aujourd’hui.

Les témoins : Andy L. (38 ans, à droite) devrait être la victime du meurtre. Il entretient une relation stable avec Rico F. (34 ans, à gauche), le grand amour de l’accusé, depuis douze ans Photo: Olaf Wagner

L’aveu de Nico : « Je pensais que si Andy était parti, mes problèmes disparaîtraient aussi. Rico était bon pour moi, j’avais le béguin pour lui, je m’habillais comme lui. Mais après l’aventure d’un soir, il ne m’a donné aucun espoir. »

Il n’a jamais rencontré le mari de Rico à Berlin. Puis il est tombé sur l’offre tueuse sur le Darknet : « Vous pouviez choisir parmi une liste tueuse à partir de 10 000 euros. »

Nico a pris l’argent d’un prêt qu’il avait contracté pour une chirurgie esthétique du nez, payé en bitcoins : « Je me suis accroché à la pensée, tout ira mieux après ça. »

Mais alors le réveil brutal. L’exploitant du site lui a écrit qu’il était tombé dans le piège d’une arnaque : « Si je ne veux pas qu’ils me dénoncent à la police, je devrais me proposer comme faux tueur à gages. Je recevrais alors 30% du salaire de tueur.

Selon le procureur, la police a retrouvé Nico F. grâce aux recherches d’un journaliste. Jugement le 8 décembre.



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