Un documentaire pour se souvenir de la star bien-aimée de "Malice"


Qsa soirée sur Rai 3 vers 21h20 sera diffusé le beau documentaire sur Laura Antonelli Sans méchanceté. Réalisé avec passion par Bernard Bédarida et Nello Correale et qu’il retrace la vie et la carrière de l’actrice inoubliable.

« Laura Antonelli, la Diva mélancolique »

Sans méchanceté: la doc sur Laura Antonelli est sur Rai 3

Avant de devenir la diva connue et désirée de tous, Laura Antonelli est née en 1941 en Istrie dans une famille modeste qui a déménagé à Naples quand elle était petite. Ambitieux, entreprenant et d’une beauté indiscutable, arrive à Rome au début des années 1960 pour enseigner l’éducation physique et grâce à son apparence extrêmement photogénique, les premiers carrousels, quelques romans-photos et petits rôles de films sont arrivés. Dans une succession de films d’auteur et de comédies un peu bâclées.

En 1969, la grande rupture est venue avec le film Vénus en fourrure qui reste cependant bloqué pendant quatre ans et retarde l’explosion de sa carrière. Ce qui arrivera plutôt en 1973 grâce à un rôle qui la marquera à jamais : celui d’Angela La Barbera dans le film Malice de Salvatore Samperi. Vivement désirée par la réalisatrice, Laura Antonelli, qui venait de tourner Le merle mâle avec Lando Buzzanca, avec Malice casse le box-office et devient la femme la plus sensuelle et désirée du cinéma italien.

Laura Antonelli dans une scène du film « Malice ». (API)

Les années dorées et l’amour avec Jean-Paul Belmondo

Après le triomphe du film de Samperi, tout change avec une rapidité choquante pour Laura. Des années de vie mondaine, des succès, des couvertures de magazines et de nombreux flirts réels et présumés. Dans la même année de Malicesur le tournage du film de Claude Chabrol Piège pour un loupsait ce que ce sera le grand amour de sa vie : l’acteur français Jean-Paul Belmondo. Une passion brûlante et trouble, à cheval sur l’Italie et la France, qui durera jusqu’en 1980 et pour laquelle l’acteur français ruinera un mariage déjà ficelé avec la belle Ursula Andress. Pendant ce temps, Laura joue pour Dino Risi, Luigi Comencini et Luchino Visconti qui, en 1976, lui offrit peut-être le plus beau rôle de sa filmographie dans L’innocent avec Giancarlo Giannini. Mais la carrière de l’actrice glisse bientôt vers un déclin lent et inexorable.

Jean-Paul Belmondo et Laura Antonelli. (Archives RCS)

Crises personnelles et affaires juridiques

Après la fin de son histoire d’amour avec Belmondo, les années 80 pour l’actrice ne seront que le triste prélude à la suite. « Forcée » d’accepter des rôles dans des films de série B, sa carrière subit un revers retentissant. Malgré le bon succès de titres tels que Grands magasins et quelques séries télévisées. Puis, en 1991, les premiers ennuis avec la justice ont suivi la découverte dans sa villa de Cerveteri de plusieurs grammes de cocaïne et la peine, plus tard annulée en appel, à 3 ans de prison. Dans la même année, accepter de tourner Malice 2 millesuite désastreuse du culte de 1973 et, pendant le tournage, il décide de se confier aux soins de un chirurgien esthétique qui défigurera à jamais son beau visage.

Laura Antonelli sur le tournage de « Malizia 2mila ». (Bureau de presse Rai Documentaires)

Après ces deux expériences tragiques, ça va commencer pour la diva une lente descente faite de dépressions et d’hospitalisations psychiatriques puis, début 2000, son état physique et psychologique s’est encore aggravé. Désormais méconnaissable et presque oubliée de tous, Laura commence à refuser même l’aide d’amis de toujours. Comme, comment Lino Banfi qui, en 2010, lançait un appel à Silvio Berlusconi sur les pages de Corriere della Sera pour leur obtenir une aide financière. Pendant ce temps, l’actrice trouve un peu de réconfort dans la religion mais elle est interdite par son fils adoptif Germano Randi qui sera dénoncé par Laura dans les années suivantes pour contournement d’un incompétent. Jusqu’à l’épilogue tragique, en 2015 à l’âge de 73 ans, quand meurt d’une crise cardiaque à son domicile de Ladispoli.

Une vie intense et troublée que les deux réalisateurs reconstruisent également grâce à la participation des amis et collègues de Laura. Comme Jean-Paul Belmondo, Giancarlo Giannini, Michele Placido, Claudia Gerini et Marco Risi. Leurs voix – alternant avec des photographies, des extraits de films et l’analyse du critique de cinéma Valerio Caprara – nous ont permis de raconter les différents aspects de l’actrice. Et d’évoquer, avec grâce et respect, les dernières années d’une vie d’artiste que le public n’a jamais oubliées. Ni cessé d’aimer.

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