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Un cadre supérieur de l’agence média GroupM, propriété de WPP, et deux anciens employés ont été arrêtés par les autorités chinoises pour corruption présumée.
Le Département d’enquête sur les crimes économiques du Bureau de la sécurité publique de Shanghai a « résolu » une affaire de corruption commerciale impliquant une société de publicité, ont indiqué des responsables dans un communiqué samedi soir.
Le communiqué ne nomme pas l’entreprise mais indique qu’un cadre supérieur et deux autres personnes ont été arrêtés. Les deux autres sont d’anciens salariés de GroupM, selon une personne proche du dossier.
Le Financial Times a rapporté vendredi que la police chinoise avait perquisitionné les bureaux de GroupM à Shanghai, arrêtant un cadre supérieur et en interrogeant plusieurs autres.
Les trois détenus « ont profité de leur position pour accepter d’énormes pots-de-vin » entre 2019 et février de cette année alors qu’ils travaillaient dans l’entreprise, a indiqué la police dans le communiqué. L’enquête se poursuit, ajoute-t-on.
WPP a refusé de commenter dimanche.
GroupM, l’agence d’achat et de planification média en propriété exclusive de WPP, est l’une des plus grandes dans son domaine avec 42 000 employés dans le monde. L’unité a facturé 60 milliards de dollars à ses clients l’année dernière, soit environ un tiers des 14 milliards de livres sterling de revenus annuels totaux de WPP. La Chine est un marché clé pour le groupe, avec des recettes publicitaires qui devraient augmenter de près de 8 pour cent pour atteindre 150,6 milliards de dollars cette année.
La Chine est le deuxième marché publicitaire après les États-Unis, avec plus de 223 milliards de dollars qui devraient être dépensés en publicité cette année, selon Daxue Consulting, un groupe d’études de marché axé sur la Chine.
Les experts du secteur affirment que le secteur publicitaire chinois est en proie à la corruption. Le mois dernier, la Securities and Exchange Commission des États-Unis a conclu un accord avec Clear Channel Outdoor pour 26 millions de dollars pour violations du Foreign Corrupt Practices Act après que sa filiale locale ait soudoyé des fonctionnaires du gouvernement chinois pour obtenir des contrats publicitaires.
Les détentions impliquant GroupM à Shanghai mettent en évidence la façon dont les enquêteurs anti-corruption chinois ciblent de plus en plus le secteur privé.
Au cours des dix dernières années, la lutte contre la corruption en Chine est devenue une caractéristique de la direction de Xi Jinping, piégeant des milliers de hauts responsables du Parti communiste.
Cependant, ces dernières années, des secteurs allant de l’immobilier et de la finance à la santé et au tabac ont été dans la ligne de mire des enquêteurs, conduisant souvent à l’arrestation non seulement de fonctionnaires et de membres de partis corrompus, mais également de membres de la classe des entrepreneurs du pays.
L’enquête intervient dans un contexte de craintes croissantes concernant la sécurité personnelle parmi les hommes d’affaires liés à l’étranger en Chine après que Pékin a réprimé les opérations des cabinets de conseil et des groupes de diligence raisonnable étrangers.
Le monde des affaires en Chine a été secoué par une série d’enquêtes ces derniers mois, notamment contre le cabinet de conseil international Bain & Company, ainsi que le groupe de diligence raisonnable Mintz et le cabinet de conseil axé sur la Chine Capvision.
Ceci malgré les efforts simultanés de l’administration de Xi pour encourager les investissements étrangers en Chine, alors que le pays est confronté à l’une des perspectives de croissance les plus sombres depuis des décennies.