Un chien de garde financier critique la «banque du carbone» comme le fait Rabobank


Le commerce volontaire de ‘CO2-crédits’ n’est pas une bonne idée dans sa forme actuelle. C’est ce qu’affirme mardi l’Autorité néerlandaise des marchés financiers (AFM) dans un rapport spécial accompagnant son rapport annuel.

L’idée derrière le commerce volontaire de CO2crédits est que les entreprises peuvent compenser leurs propres émissions de dioxyde de carbone. Avec les crédits qu’ils achètent, CO2financé des projets de réduction.

Aux Pays-Bas, Rabobank est actif en tant qu’intermédiaire sur ce marché depuis 2021, avec Microsoft comme client important de sa « banque de carbone ». Avec ses revenus, la banque coopérative finance la pérennité de centaines d’agriculteurs africains. Le régulateur financier voit des objections majeures à ce commerce volontaire de CO2droits – sans mentionner Rabobank par son nom, soit dit en passant.

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Une préoccupation majeure de l’AFM est que la banque de carbone puisse se faire au détriment des efforts des entreprises pour réduire radicalement leurs émissions, comme convenu dans l’Accord de Paris. Les instruments de compensation ne devraient être disponibles que pour les émissions qui sont vraiment très difficiles à réduire à zéro, estime le régulateur.

« Il y a un risque que les entreprises utilisent tout le CO2des émissions dont la réduction soi-même coûte plus cher que l’achat de crédits carbone volontaires, car ‘difficile à réduire’ », écrit l’AFM. « En conséquence, l’accent passe de la réduction de nos propres émissions à l’achat de crédits et il y a un risque que la capacité de compensation limitée dont nous aurons encore besoin à l’avenir soit gaspillée à l’avance. » Selon l’AFM, cela sape les objectifs de « Paris » et sape la crédibilité des revendications durables des entreprises participant à la banque de carbone.

Le contrôle est manquant

L’AFM est en outre préoccupée par le fait que, contrairement au CO réglementé2tels que le système européen d’échange de quotas d’émission, il n’y a aucun contrôle sur la qualité des crédits carbone volontaires. Par exemple, il n’y a pas de système de suivi des projets financés avec les crédits. La question se pose de savoir si ces projets n’auraient pas vu le jour sans les crédits, tout comme le CO2réduction – puis gratuitement.

De plus, il n’y a pas de nombre maximum de crédits carbone et il n’y a pas d’accord type auquel un crédit doit se conformer. Cela rend difficile la fixation d’un prix équitable et, selon l’AFM, les développeurs de projets, les courtiers, les commerçants et les utilisateurs finaux sont incités « à dépenser autant de crédits que possible, au lieu de rechercher une bonne qualité ».

Problèmes de qualité

Selon le régulateur, le commerce des crédits carbone peut avoir des avantages pour la nature et l’environnement, mais il est important de voir cela séparément de tous les efforts visant à réduire les émissions à zéro (juste zéro), comme convenu dans l’accord de Paris. « Les problèmes de qualité actuels rendent les crédits volontaires inadaptés à une utilisation dans la pensée comptable sous-jacente au » zéro net « , dans laquelle les émissions propres et les crédits achetés peuvent être compensés les uns par rapport aux autres. » En raison de la certitude des émissions des entreprises par rapport à la valeur incertaine des crédits carbone, selon l’autorité, ils ne peuvent pas être assimilés les uns aux autres.

L’AFM indique qu’elle s’efforce d’améliorer la qualité des crédits carbone et l’intégrité de leur commerce international. « Néanmoins, il paraît difficile d’aborder toutes les préoccupations qui jouent sur ce marché dans le cadre du ‘volontariat' », selon l’AFM. Compte tenu de la nécessité de réduire les émissions de CO2 pour réduire le plus rapidement possible, elle soutient qu’il faut éviter toute ambiguïté quant à savoir si les entreprises font la bonne chose ou non. Cela se fait au mieux dans le cadre d’un marché obligatoire avec des principes juridiques clairs, selon l’AFM.



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