Un billet européen d’un milliard de dollars menace le Royaume-Uni pour des importations chinoises frauduleuses

Au moment de son adhésion à l’UE, le Royaume-Uni n’a pas prélevé suffisamment de droits de douane sur les importations sous-évaluées de textiles et de chaussures chinois, a jugé mardi la Cour de justice des Communautés européennes. Un billet d’un milliard de dollars menace Londres.

Mardi, la Cour a examiné une procédure d’infraction ouverte par la Commission européenne contre le Royaume-Uni en 2018. La Commission a demandé 2,7 milliards d’euros aux Britanniques pour ne pas avoir prélevé suffisamment de droits de douane sur les importations frauduleuses de textiles et de chaussures en provenance de Chine. Les droits de douane sont des ressources propres dites traditionnelles que les États membres doivent transférer directement au budget européen.

L’agence européenne de lutte contre la fraude Olaf a découvert en 2017 que les importateurs britanniques avaient éludé une grande partie des droits de douane grâce à des déclarations incorrectes sur la valeur réelle des vêtements et des chaussures importés de Chine. Olaf avait mis en garde contre cette fraude pendant des années et avait recommandé des mesures aux États membres, telles que l’application du prix le plus bas acceptable. Cependant, Londres n’a pas réussi à le faire et depuis 2011, l’ampleur de la fraude via le Royaume-Uni a fortement augmenté.

Méthode statistique

Dans son arrêt, la Grande Chambre de la Cour a confirmé mardi que le Royaume-Uni avait manqué à son obligation en tant qu’État membre de prendre des mesures douanières efficaces et de transférer les montants corrects à Bruxelles. La Cour relève également que les Britanniques n’ont pas fourni à la Commission toutes les informations dont elle avait besoin pour calculer le montant des recettes fiscales dues.

Le dernier mot ne semble pas avoir été dit sur l’ampleur de la somme. Si la Cour valide la méthode statistique utilisée par la Commission dans ces circonstances, elle précise également que les montants dus n’ont pas été déterminés avec suffisamment de précision pour respecter « la norme légalement requise ». Les juges demandent à la Commission de recalculer le montant dû en tenant compte de leurs recommandations.

Le Royaume-Uni a quitté l’UE le 31 janvier 2020. Cependant, le partage des biens stipule que le pays reste soumis à la juridiction européenne pour les violations des règles européennes au moment de son adhésion.



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