Un banquier licencié après une crise de colère veut 4 millions

Le trader, Omar Alami, a perdu son poste de responsable des dérivés actions pour la Suisse, la Belgique et le Luxembourg en 2019 après avoir été accusé de « terreur émotionnelle », a rapporté l’agence de presse Bloomberg. La raison en était une explosion de colère sur le parquet. Alami a qualifié un commerçant, devant ses collègues, de fainéant et d’incompétent après avoir prétendument commis une erreur qui a coûté huit tonnes à la banque.

Terreur émotionnelle

Des collègues ont par la suite déclaré que cette crise de colère n’était pas un incident isolé. Le banquier a été accusé de terreur émotionnelle. Un membre de l’équipe a exprimé le sentiment d’être waterboardé (une méthode de torture où on a l’impression de se noyer, ndlr) par le comportement d’Alami, a déclaré l’avocate de BNP Paribas Aurélie Fournier lors de l’audience à Paris.

Au cours du procès, le banquier licencié a déclaré que son comportement n’était pas si mauvais. Sa réponse à la prétendue erreur coûteuse d’un subordonné a été « vive », mais pas humiliante, insultante ou agressive. Il a dénoncé les déclarations d’autres collègues qui ont conduit à sa démission à l’époque, car elles étaient anonymes. C’est pourquoi il lui était difficile de les contredire, a soutenu le banquier.

Améliorer le style de communication

Son avocat ajoute que d’autres collègues qualifient le banquier de sympathique. De plus, lors des entretiens de performance, rien n’a jamais été dit sur son agressivité présumée, selon les rapports. Cependant, l’homme s’est vu proposer un coaching pour améliorer son « style de communication ».

La banque estime à son tour qu’elle devrait protéger les autres employés contre Alami. Les comportements irrespectueux ne sont pas tolérés et la banque souhaite éviter que les employés ne soient victimes d’intimidation ou de discrimination. L’avocat Fournier souligne qu’il est assez inhabituel pour les négociants en bourse de se plaindre du comportement d’un dirigeant. Certains étaient malades pendant des semaines quand ils ont finalement sonné la cloche. Ils n’ont osé le faire qu’après des mois d’humiliation.

Fausse alarme

Et ironiquement, la soi-disant erreur qui aurait coûté huit tonnes à la banque et qui a tant fait rager Alami, s’est avérée être une erreur complètement coûteuse, mais une fausse alerte, souligne l’avocat de la banque. L’explosion de colère ne reposait donc également sur rien.

Alami gagnait environ 1,2 million d’euros par an chez BNP Paribas lorsqu’il vivait à Paris. Il a trouvé un autre emploi moins d’un an après son licenciement en Suisse. Mais parce qu’il prétend désormais gagner 60 % de moins et passer 60 % de temps en moins avec sa famille, il demande toujours environ 4 millions de dollars de compensation à BNP Paribas. Le juge doit statuer le 17 mai.



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