Un autre immeuble squatté à Bruxelles : 70 demandeurs d’asile emménagent dans le futur centre de crise du gouvernement à Bruxelles


Dimanche après-midi, quelque 70 demandeurs d’asile ont emménagé dans les futurs bureaux du Centre national de crise près de la gare du Nord de Bruxelles. Il s’agit des personnes qui ont été expulsées vendredi des bâtiments vides de la Havenlaan. La crise de l’accueil est aussi une crise nationale. « Nous espérons que le gouvernement comprendra enfin la gravité du problème et fournira une solution permanente. »


ONN


Dernière mise à jour:
23/03/12, 22:57


Source:
Belga – Reporting propre

La « réquisition solidaire » du bâtiment de l’Etat fédéral est intervenue après l’évacuation vendredi de plusieurs dizaines de demandeurs d’asile de l’ancien bâtiment de l’Allée du Kaai sur l’Avenue du Havre à Bruxelles. « Ces personnes se sont retrouvées à la rue, sans alternative », déplore le collectif « Arrêtons la crise de l’accueil ». Il s’agit des habitants du camp de tentes sur le pont devant le Klein Kasteeltje, qui sont restés après l’évacuation de mardi.

« Pour certains, c’était déjà la troisième expulsion en un mois », raconte Sacha, membre du collectif de soutien. « Ils ont parfaitement le droit d’être hébergés et guidés, mais l’État refuse de respecter leurs droits. Dans le même temps, la Région bruxelloise et les communes bruxelloises continuent de détruire les solutions alternatives mises en place par les demandeurs d’asile et les citoyens belges. Cet état de fait est inacceptable et honteux.

Le collectif de soutien ajoute que les avocats vont entamer une procédure pour permettre l’utilisation de l’immeuble « jusqu’à ce que les résidents reçoivent les soins auxquels ils ont droit ».

Des collectifs citoyens bloquent l’entrée pour que les demandeurs d’asile ne soient plus renvoyés. © Dieter Nijs

Solution permanente

De manière générale, le collectif d’accompagnement plaide pour une solution permanente pour tous les demandeurs d’asile en Belgique. « Si des milliers de décisions de justice condamnatoires ne suffisent pas à provoquer une réponse du gouvernement, l’action des citoyens et des organisations est encore une fois le seul et dernier recours », déclare Sacha. « Nous appelons tous les citoyens et organisations à soutenir cette action de solidarité et à faire pression sur le gouvernement pour qu’il apporte une solution durable et juste à tous les demandeurs d’asile en Belgique. »

La bénévole Hanne est également d’accord. « Le centre national de crise sera installé dans ce bâtiment en 2024 », précise-t-elle. «Eh bien, le problème de l’accueil est aussi une crise nationale pour nous. Nous espérons que le gouvernement fédéral comprendra enfin la gravité de la situation et travaillera à une solution structurelle. »

L’accès au bâtiment a été bloqué par les collectifs de citoyens. « C’est ainsi que nous essayons d’empêcher que les gens ne soient à nouveau expulsés. Nous espérons qu’ils pourront passer la nuit ici ce soir », semble-t-il. Des patrouilles de police des zones Bruxelles-Nord et Bruxelles-Capitale/Ixelles sont arrivées sur les lieux et se sont entretenues avec des représentants du collectif d’accompagnement des demandeurs d’asile.

Dieter Nijs
© Dieter Nijs

Dieter Nijs
© Dieter Nijs





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