Un autre débat crépitant sur les pensions à venir: « Ceci ne vise qu’à augmenter à nouveau le fardeau »

Le gouvernement De Croo réexaminera le dossier sensible des retraites dans les prochaines semaines. La modeste réforme de l’été dernier – avec la relance du bonus retraite et la restriction de l’accès aux retraites minimales – doit être durcie. L’Europe retient temporairement 850 millions d’euros d’argent de relance car les plans belges sont trop légers.

Via un briefing à certains journaux, la ministre des Retraites Lalieux a lancé lundi ses propres propositions. Elle pense, entre autres, à restreindre l’accès à la retraite anticipée via une condition de travail. Un nombre minimum de jours travaillés serait alors introduit. C’est une mesure à laquelle le PS s’est toujours opposé jusqu’à présent.

En retour, Lalieux demande que les partis de gouvernement de centre-droit fassent également une concession. Le socialiste veut que les employeurs soient condamnés à une amende s’ils embauchent trop peu de plus de 60 ans. Passé 60 ans, les chances de recrutement sont trop faibles, estime-t-elle. Lalieux fait référence à la façon dont les entreprises qui comptent de nombreux malades de longue durée se voient déjà infliger des amendes aujourd’hui.

Mahdi

Le CD&V notamment se fait entendre au sein du gouvernement. Ces derniers temps, les chrétiens-démocrates veulent plus que jamais se profiler comme le parti qui défend les personnes âgées. Et puis le dossier de la retraite est crucial. Dans un communiqué de presse, le président Sammy Mahdi écrit que « obliger les entreprises à embaucher une personne de plus de 60 ans et menacer d’amendes ne sont pas une solution au problème ».

Selon Mahdi, les amendes sont « seulement destinées à être un fardeau supplémentaire ». Il préfère se concentrer sur les tests pratiques. Le président du CD&V rappelle également que le gouvernement doit donner le bon exemple. Le CD&V souhaite donc modifier le dispositif qui oblige les fonctionnaires statutaires à s’arrêter quasiment à l’âge légal de départ à la retraite. « Quel signal le gouvernement envoie-t-il avec cela? »

Quant au « balayer devant sa propre porte », Lalieux fait une ouverture pour réformer le système selon lequel les pensions des fonctionnaires augmentent avec leurs salaires. Elle souhaite remplacer cette « péréquation », dont ne bénéficient pas tous les fonctionnaires, par une possible augmentation pouvant aller jusqu’à 0,5 % pour toutes les pensions des fonctionnaires. De cette manière, une extinction totale est évitée.

Open Vld, le parti du Premier ministre Alexander De Croo, reste prudent. « Tout va bien pour eux (PS, JVH) faire des propositions et se rendre compte que quelque chose doit être fait, mais ces propositions ne sont bien sûr pas les nôtres », lit-on. Les libéraux ont leur propre papier sur la table depuis fin 2022. Il demande, entre autres, des conditions plus strictes pour la prime de retraite.

Gauche

Et que disent les vivaldistes de gauche ? Green semble favorable à une réforme de l’équation. « Tant qu’il y a aussi la solidarité de toutes les pensions les plus élevées des fonctionnaires », a déclaré la vice-première ministre Petra De Sutter. Cela a été intégré dans la proposition de Lalieux. Les pensions les plus élevées des fonctionnaires (3 à 4 %) n’augmenteraient pas « en pourcentage mais en centimes ». Un rectificatif.

De Sutter a des réserves sur les projets de retraite anticipée. Une condition de travail menace de défavoriser les travailleurs à temps partiel – souvent des femmes -, dit-elle. « Ce n’est négociable que si nous comptons cette condition en jours sur toute la carrière et non en jours par an. »

Il n’y aura peut-être pas d’avancée dans le dossier des retraites cette semaine. L’agenda de De Croo est déjà bien rempli, avec un sommet sur l’énergie avec le chancelier allemand Olaf Scholz mardi et un Conseil national de sécurité sur la drogue jeudi.



ttn-fr-31