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Les banques européennes nous rappellent une fois de plus pourquoi certains investisseurs font preuve d’une prudence persistante à l’égard du secteur. L’implosion des marchés boursiers asiatiques et les craintes d’une récession aux États-Unis ont ébranlé le moral du secteur lundi. Les éternels retardataires Monte dei Paschi di Siena et Deutsche Bank ont ​​mené la chute des cours des actions. L’indice Stoxx des banques ayant chuté de plus d’un dixième la semaine dernière, le scénario d’un atterrissage en douceur est dans sa phase terminale.

La Société Générale a sous-performé le reste du secteur, la semaine dernière comme depuis le début de l’année. L’action de la banque française a chuté de plus de 3% lundi, malgré l’annonce de cessions d’environ 1 milliard d’euros. Ces opérations font partie du plan de redressement annoncé en septembre dernier par son directeur général Slawomir Krupa.

Mais ces accords ne font guère bouger les choses pour la plus faible des grandes banques européennes, celle qui génère les plus faibles rendements et qui est la moins bien notée. Sans une conjoncture économique favorable et des taux d’intérêt plus élevés, des mesures plus drastiques seront nécessaires.

La vente des activités de banque privée suisses et britanniques de SocGen va rapporter 900 millions d’euros et ajouter 0,1 point de pourcentage à son ratio de fonds propres CET1. Une vente à Madagascar ajoute un autre point de pourcentage. Mais la banque a annoncé un ratio CET1 de 13,1% lors de ses résultats du deuxième trimestre la semaine dernière. Ce chiffre reste faible par rapport à ses pairs et pas suffisamment élevé pour permettre la restructuration majeure nécessaire.

La faible rentabilité est un frein. La Société Générale s’attend à générer un rendement des fonds propres corporels supérieur à 6 % cette année. Elle rencontre encore des difficultés, notamment dans le secteur de la distribution en France, où elle s’attend désormais à une baisse du revenu net d’intérêts. Elle a expliqué que la baisse des volumes de prêts et la nécessité de répercuter davantage de hausses des taux d’intérêt sur les déposants en étaient la cause. Pourtant, les divisions de détail de BNP Paribas et de Crédit Agricole ont tout de même réussi à surprendre positivement.

Cela ne fait qu’aggraver le manque de confiance des investisseurs. L’action de la Société Générale est désormais revenue à un niveau inférieur à 20 euros, niveau qui n’avait pas été atteint depuis la crise bancaire de l’année dernière. Le fait que l’action se négocie à un tiers de sa valeur comptable tangible un an après ce retournement de situation suggère que le marché ne l’achète pas.

La sous-performance du secteur de la distribution en France met en évidence l’autre problème de la Société Générale : une banque d’investissement surdimensionnée, susceptible de faire les gros titres de la presse. Sa réduction serait coûteuse, et nécessiterait potentiellement la vente d’activités rentables en Europe de l’Est.

Cela équivaudrait à vendre les joyaux de la couronne pour faciliter une vente de coffre de voiture. Il n’est pas étonnant que Krupa ou quiconque soit réticent à le faire. Avec des actions en baisse à sens unique, le marché a peut-être déjà pris sa décision.

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