Un ancien avocat de Freshfields reconnu coupable de fraude fiscale a reçu une indemnité de départ de 2 millions d’euros


Débloquez gratuitement Editor’s Digest

Un ancien associé de Freshfields Bruckhaus Deringer condamné à trois ans et demi de prison pour complicité dans une fraude fiscale sur les dividendes sur plusieurs années a reçu plus de 2 millions d’euros d’indemnité de départ lorsqu’il a accepté de quitter l’entreprise, ont déclaré au journal des sources proches du dossier. Temps Financier.

Ulf Johannemann, ancien responsable fiscal mondial de Freshfields, a quitté le cabinet fin 2019 « d’un commun accord » après avoir été arrêté dans le cadre de cette affaire, avait alors indiqué le cabinet. Le fait qu’il ait reçu une indemnité de départ supérieure à son salaire annuel de 1,9 million d’euros n’a pas été signalé auparavant.

Johannemann a été condamné le mois dernier par un tribunal de Francfort pour son rôle dans le soi-disant scandale cum-ex. Il a approuvé les accords d’échange d’actions qui ont été utilisés pour tromper les autorités fiscales allemandes afin qu’elles remboursent l’impôt sur les dividendes qui n’a jamais été payé en premier lieu dans une série d’avis juridiques publiés entre 2006 et 2009 pour Maple Bank, une défunte filiale allemande de la société canadienne Maple Financial.

Les transactions exploitaient une faille dans le code fiscal allemand qui a été corrigée en 2012 et qui, selon un groupe de pression de protection des consommateurs, aurait coûté au contribuable allemand un total de 10 milliards d’euros.

L’entreprise du « cercle magique » ne cherchera pas à récupérer les indemnités de départ, ont déclaré au FT des personnes proches des discussions internes de l’entreprise, ajoutant que Freshfields pensait qu’il y avait peu, voire aucune chance d’y parvenir.

Le cabinet d’avocats a accepté l’indemnité de départ fin 2019, alors que Johannemann était en garde à vue parce qu’il était considéré comme un risque de fuite. Il a été officiellement inculpé peu après avoir quitté l’entreprise.

Au cours d’un procès de quatre mois, le tribunal a appris qu’il avait utilisé l’indemnité pour payer en partie sa caution de 4 millions d’euros. Avant son arrestation, il avait transféré 2 millions d’euros en espèces et en actions ainsi que 9 kg d’or à son épouse, a-t-on indiqué au tribunal de Francfort.

Des personnes proches des discussions internes du cabinet d’avocats ont affirmé qu’en 2019, Freshfields avait voulu rompre rapidement ses liens avec Johannemann après qu’il soit devenu évident qu’il serait inculpé. L’entreprise a appliqué ses procédures standards pour calculer le montant de l’indemnité de départ, a ajouté l’une des sources, qui reflète en partie la participation financière de Johannemann dans le partenariat.

Johannemann a déclaré au tribunal qu’il assumait « l’entière responsabilité » de ses erreurs et qu’il avait « passé sous silence le fait que mes conseils juridiques étaient utilisés à des fins illégales ».

Un panel de cinq juges a statué le mois dernier qu’il était « parfaitement évident » et « hors de tout doute » que les conseils juridiques de Johannemann avaient été fondamentalement erronés, car il savait que l’impôt récupéré n’avait jamais été payé, qualifiant les transactions sous-jacentes d’« organisées ». [financial] crime ».

Johannemann n’a pas encore été emprisonné car le verdict n’est juridiquement contraignant que lorsque les parties ont épuisé les voies d’appel.

L’avocat fait toujours l’objet d’une enquête pénale de la part du parquet de Cologne, qui enquête sur des avis juridiques similaires sur des accords « cum-ex » pour d’autres clients. Freshfields a conseillé environ 25 institutions financières sur de telles transactions, ont indiqué des sources proches du dossier.

Le cabinet d’avocats a déboursé 60 millions d’euros pour éviter des poursuites pénales et régler des dommages liés au travail de Johannemann.

Freshfields et un avocat de Johannemann ont refusé de commenter.



ttn-fr-56