Un an après la mort de Mahsa Amini, alors que l’Iran durcit les sanctions contre celles qui ne portent pas correctement le voile, le Parlement européen nomme la jeune femme kurde et iranienne de vingt-deux ans au prestigieux prix Sakharov pour la liberté de pensée. Mais hier encore, le président iranien s’est exprimé aux Nations Unies (presque) tranquillement, le Coran à la main.


ET passé un an après la mort de Mahsa Amini, la femme kurde de vingt-deux ans qui a perdu la vie le 16 septembre 2022 à Téhéran alors qu’elle était en garde à vue par la police morale parce qu’elle ne portait pas correctement le hijab. Un an et cinq jours. Donc avec un timing parfait L’Iran renforce les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile. Et il approuve un projet de loi en préparation depuis un certain temps et qui voit le jour aujourd’hui. Des amendes jusqu’à 10 ans de prisonc’est ce que risque une Iranienne qui se montre tête nue.

Iran, une femme sans voile réagit à la violence d'un homme qui la bat

Iran, jusqu’à 10 ans de prison pour ceux qui ne portent pas le voile. Et le monde regarde

Le pays est en pleine tourmente. Les arrestations préventives et les menaces ont empêché l’explosion d’une nouvelle vague de protestations à l’occasion de l’anniversaire de « l’incident tragique » – comme l’a défini le président iranien Ebrahim Raisi lors d’un discours aux Nations Unies. Mais l’opinion publique internationale manque de soutien à l’égard du révolution iranienne.

Mahsa Amini et les femmes iraniennes ils étaient oui candidats par trois groupes politiques (Populaire, Socialiste et Renew Europe – Groupe Action et Renaissance d’Emmanuel Macron) au prix Sakharov 2023la prestigieuse reconnaissance du Parlement européen dédiée à la liberté de pensée.

Le président iranien Raïssi, « le boucher de Téhéran » à l’ONU

Néanmoins seulement hier, Ebrahim Raïssi s’est exprimé tranquillement à l’Assemblée générale des Nations Unies, et tenant le Coran dans sa main. Seul l’ambassadeur israélien à l’ONU, Gilad Erdan, a émis un signe critique. « Il est temps pour les femmes iraniennes de retrouver leur liberté. »

« L’histoire l’enregistrera le Boucher de Téhéran s’est adressé aujourd’hui aux Nations Unies et aucune démocratie n’a dit ni fait quoi que ce soit sur le fait que son régime – qui bat, aveugle, torture et viole les manifestantes – sera président du Forum du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.» Il a écrit sur Twitter Hillel Neuer, président de UN Watch.

L’Iran et la « culture de la chasteté et du hijab »

Nous sommes là, et c’est à ce moment de l’histoire que Téhéran lance un nouveau coup très lourd sur la liberté d’expression, et pas seulement, de ses citoyens. Dans ce contexte, en effet, le parlement iranien a approuvé – avec 152 voix pour, 34 députés contre et 7 abstentions – la nouvelle loi pour « soutenir la culture de chasteté et du hijab ».

Alors que la réglementation en vigueur prévoyait auparavant une peine de prison de 10 jours à 2 mois pour les femmes qui ne porteraient pas le voile en public, désormais toute personne ne respectant pas la nouvelle réglementation se verra infliger des sanctions très sévères. Des sanctions (de 118 à 6 mille dollars) en prison. Jusqu’à un maximum de dix ans de prison « pour ceux qui travaillent de mèche avec des gouvernements étrangers » ou « utilisent les réseaux sociaux pour se moquer du hijab ». La mesure prévoit également le licenciement, la confiscation des voitures, la fermeture des entreprises, la confiscation des passeports et une interdiction de quitter le pays pendant six mois à deux ans.

De l’école aux médias, le nouveau projet de loi liberticide

Le projet de loi concerne également des règles pour promouvoir le hijab et la chasteté dans les écoles, dans les médias et dans le secteur du tourisme. Les différents ministères, comme celui de l’Éducation publique, sont tenus « d’introduire et de promouvoir les symboles et les modèles du style de vie islamique, en évitant la promotion d’une sexualité immorale, de relations malsaines et de modèles individualistes et anti-familiaux ».

Celui de l’Economie et des Finances devra «interdire l’importation de vêtements interdits, statues, poupées, mannequins, peintures et autres produits promouvant la nudité et l’indécence » . Seront arrêtés aux douanes, des livres ou des images qui promeuvent « l’immoralité ». Alors que le ministère du Tourisme devra planifier voyages et circuits basés sur le « modèle islamique » de l’Iran. »

Respect des mesures assurées par les caméras et l’IA

Le respect de ces mesures sera assuré par les forces de police et le Corps des Gardiens de la révolution islamique. Grâce à Images de vidéosurveillance provenant de caméras de surveillance et d’intelligence artificielle. Dans un court-circuit entre passé et futur, obscurantisme et technologie, qui donne des frissons.

Le texte de la disposition doit être validé par le Conseil des Gardiens de la Constitution. Avant de devenir définitif, il prévoit une période expérimentale de trois ans.

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