Uber a lancé son unité de publicité mondiale dans le but de créer une entreprise d’un milliard de dollars d’ici deux ans en affichant des promotions dans ses applications, sur les voitures et à l’arrière des sièges.
La division, dirigée par l’ancien directeur de la publicité d’Amazon, Mark Grether, a été créée plus tôt cette année pour s’appuyer sur son activité publicitaire actuelle, qui consiste principalement en des publicités dans son application Uber Eats, ainsi que des panneaux d’affichage sur les voitures dans quelques marchés.
Le directeur général d’Uber, Dara Khosrowshahi, a déclaré que la société visait 1 milliard de dollars de réservations publicitaires brutes d’ici 2024, sur une base annualisée. Au deuxième trimestre de cette année, l’activité publicitaire existante a enregistré un taux annuel de réservations brutes de 350 millions de dollars, a déclaré Khosrowshahi lors d’une conférence d’investisseurs le mois dernier.
Uber a déclaré que sa plate-forme publicitaire était active dans des dizaines de pays et étendrait son empreinte internationale au cours de la prochaine année.
Les nouveaux formats publicitaires, qui ont été testés sur certains marchés, incluent l’affichage de promotions dans l’application Uber aux clients lorsqu’ils réservent ou effectuent un voyage. Les marques pourront également envoyer des e-mails aux 122 millions d’utilisateurs actifs d’Uber dans le monde ou placer des annonces sur la page d’accueil de l’application Uber Eats.
La société pilote un programme à Los Angeles et à San Francisco dans lequel des tablettes fixées à l’arrière des sièges de voiture sont utilisées pour afficher des informations sur le voyage et de la publicité. Les passagers auraient un « contrôle total » sur toutes les publicités sonores, a déclaré Uber.
« Grâce à notre division de publicité, nous pouvons aider les grandes marques à développer leurs relations avec les consommateurs en les connectant à un moment où un client est particulièrement attentif », a déclaré Grether dans un communiqué mercredi.
Cette décision fait suite aux efforts similaires de leurs rivaux DoorDash et Lyft alors que les entreprises de l’économie du gig se tournent vers la publicité en tant que nouvelle source de revenus à marge élevée, les spécialistes du marketing cherchant de nouveaux endroits pour atteindre les consommateurs suite aux récents changements d’Apple en matière de confidentialité. Les changements, qui limitent les données recueillies pour les publicités ciblées, devraient profiter aux entreprises du marché qui disposent d’une grande quantité de données de première partie sur les habitudes et les intentions des consommateurs.
Andrew Lipsman, du groupe de recherche publicitaire Insider Intelligence, a déclaré qu’Uber était en retard sur DoorDash et Instacart en ce qui concerne les revenus générés par les annonces de recherche. Il a ajouté que l’augmentation de la publicité sur l’expérience de voyage pourrait se retourner contre lui.
« La publicité sur les tablettes à l’arrière est une proposition risquée. Les publicités vidéo en lecture automatique sont un format publicitaire que les utilisateurs détestent presque universellement, et ont été l’une des principales raisons pour lesquelles les utilisateurs ont abandonné les taxis en faveur d’Ubers en premier lieu.
Le programme de publicité sur les voitures d’Uber, qu’il propose depuis 2019 dans une poignée de villes, paie un « loyer » aux conducteurs en fonction du temps passé avec les publicités. Uber a refusé de fournir des détails supplémentaires sur la manière dont les conducteurs pourraient être indemnisés pour avoir autorisé la publicité dans leurs véhicules.
S’adressant au Financial Times plus tôt ce mois-ci, le responsable de la mobilité d’Uber, Andrew Macdonald, a suggéré que la publicité pourrait être utilisée pour subventionner le coût des trajets sans diminuer les revenus des conducteurs.
« Si les conducteurs gagnent plus d’argent parce qu’ils monétisent également leur actif – leur voiture – alors nous pouvons maintenir les prix des passagers plus bas », a déclaré Macdonald. « C’est l’une des rares choses que nous pouvons faire où les conducteurs gagnent plus de dollars par heure sans que nous ayons à facturer un seul centime supplémentaire à un consommateur. »