Tué et oublié : Bruno Caccia, le juge sans justice


Les points clés

  • Le procureur général de Turin Bruno Caccia a été assassiné le 26 juin 1983
  • Rocco Schirripa et Domenico Belfiore ont été reconnus coupables du meurtre
  • La première de nombreuses erreurs d’orientation une demi-heure après l’embuscade sous la maison du juge

Bruno Caccia a été assassiné le 26 juin 1983 alors qu’il promenait son chien. Il a été rejoint par une voiture avec deux hommes à son bord qui ont tiré de nombreux coups de feu. Quarante ans se sont écoulés depuis cette nuit, et la mémoire collective a presque perdu la trace de ce magistrat turinois qui, dans les années de plomb, avait été le protagoniste de nombreux procès contre les Brigades rouges. Il est peu probable que quelqu’un en ait un souvenir et en restitue les mérites. Cela ressemble à une de ces histoires que la République a oubliées et enfouies sous des milliers de pages de documents de procédure. Des actes qui n’ont jamais expliqué pourquoi ce qui s’est passé.

Né à Cuneo le 16 novembre 1917, Bruno Caccia a été nommé procureur général de la République en 1980. Selon certains, il est mort parce qu’il était un homme intègre, incorruptible. Pour son ami de toujours, le juge Mauro Vaudano, il a été tué pour ce qu’il avait fait, pour les enquêtes qu’il a suivies. Pour d’autres, il a simplement payé pour un affront fait à la mauvaise personne.

A son fils, quelques heures avant l’assassinat, il confie : « Quelque chose de grand va se passer ». Personne ne pouvait comprendre à quoi il faisait référence. Une chose est certaine, les détournements ont commencé quelques secondes seulement après l’exécution. Homme de droite, il s’est souvent disputé avec Gian Carlo Caselli et a défendu le rôle du magistrat en tant que garnison constitutionnelle super partes. Ensemble, on peut bien le dire, ils ont eu le mérite historique de porter le premier grand coup d’État au terrorisme rouge.

Les investigations des enquêteurs ont immédiatement pris l’initiative des Brigades rouges : à peine une demi-heure après l’embuscade, un homme a appelé le standard du journal La Stampa : « Je ne comprends pas, je dormais, le téléphone a sonné. Un homme m’a dit de vous avertir immédiatement et de vous dire qu’eux, les Brigades rouges, ont tué le Dr. Bruno Caccia ».

En savoir plus

Cependant, quinze jours après l’assassinat, le 11 juillet 1983, les Brigades rouges ont officiellement nié être les auteurs du crime : « Nous n’avons rien à voir avec la mort de Bruno Caccia – a déclaré le membre des Brigades rouges Francesco Piccioni lisant une déclaration dans le salle d’audience prison de la Vallette -. C’est un meurtre auquel nous sommes malheureusement étrangers.



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