Depuis plus de deux mois, Bruxelles et Rome négocient une troisième tranche d’argent du Fonds pour la relance et la résilience. Un total de 19 milliards d’euros. Officiellement, les questions ouvertes sont purement techniques. Selon certains observateurs, la comparaison met essentiellement en évidence d’une part un comportement particulièrement prudent de la Commission européenne, et d’autre part des difficultés italiennes évidentes à remplir les objectifs selon les normes communautaires.
« Le travail d’évaluation de la Commission européenne sur la troisième demande de paiement de l’Italie est toujours en cours – a déclaré la porte-parole de l’exécutif européen Veerle Nuyts lors d’une conférence de presse à Bruxelles le lundi 22 mai -. Nous avons des échanges constructifs avec les autorités italiennes et, le cas échéant, des informations complémentaires sont fournies. Nous communiquerons la conclusion de notre évaluation dès que nous aurons atteint ce stade.” La tranche exige le respect de 55 buts et objectifs.
Négociation sur trois points
Selon les informations recueillies à Bruxelles, les négociations portent sur trois points particuliers, plus liés aux investissements qu’aux réformes. L’exécutif européen est particulièrement attentif à l’évaluation du respect des buts et objectifs en raison des contrôles ex post de la Cour des comptes européenne, du Parlement européen et des ministres des Finances des Vingt-sept. A l’opposé, il y a les faiblesses de l’administration publique italienne dans la mise en pratique du Pnrr. En ce sens, la comparaison est aussi culturelle.
S’adressant à La Stampa ce week-end, le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto a expliqué que le plan national de relance et de résilience, dont dépend le décaissement de l’argent de l’UE, “doit être démantelé”. Hier, le même politicien a démenti le journal: «Dans l’article paru aujourd’hui dans le journal La Stampa (…) des phrases et des résumés sont rapportés que je n’ai pas prononcés. A partir du titre, qui évoque l’inutilité des fonds pour les infrastructures et le démantèlement du Pnrr».
Malgré cette diatribe, Mme Nuyts expliquait hier : « Nous savons que le gouvernement italien voudrait revoir le Pnrr. Nous n’avons reçu aucune demande officielle à ce jour.” La porte-parole de la communauté a ensuite résumé les occasions par lesquelles il pourrait y avoir des révisions du plan de relance et de résilience. Tout d’abord “une révision technique du Pnrr italien sera nécessaire qui devra refléter l’augmentation des subventions égale à 140 millions d’euros” en raison de l’évolution de l’économie.