Tristesse végétarienne en France : seule la vraie viande peut encore être vendue sous une appellation de viande

Le gouvernement français a présenté lundi des propositions révisées visant à interdire l’utilisation de termes liés à la viande tels que « steak » et « côtes levées » pour les aliments à base de plantes fabriqués dans le pays. Selon leurs propres mots, ils veulent éviter les « allégations trompeuses » concernant certains substituts de viande.

La France est le premier pays de l’Union européenne à tenter d’imposer une telle restriction. En juin dernier, le gouvernement français avait déjà tenté de mettre en œuvre une telle mesure, mais celle-ci a été suspendue un mois plus tard par la plus haute juridiction administrative du pays. Il a fait valoir que le projet de loi était trop vague et que la période prévue pour son introduction était trop courte.

Le marché mondial des protéines végétales a connu une forte croissance ces dernières années, principalement en raison de la demande croissante d’aliments sains, respectueux des animaux, de l’environnement et du climat. L’industrie utilise souvent des références à des produits carnés bien connus sur lesquels les substituts de viande sont souvent basés en termes de goût et de forme. Cela a provoqué la colère de nombreux éleveurs et transformateurs de viande français, qui constituent un groupe influent dans le pays, la France étant le plus grand producteur agricole de l’UE.

Le nouveau projet de décret, qui s’applique uniquement aux produits fabriqués et vendus en France même, interdit 21 termes de viande couramment utilisés pour décrire les produits protéinés, notamment « steak », « escalope », « côtes levées », « jambon » et boucher. Plus de 120 noms liés à la viande, tels que « hamburger », « jambon cuit », « volaille », « saucisse » et « bacon », continueraient à pouvoir faire référence à des substituts de viande, à condition que les produits ne contiennent pas plus d’un certaine quantité de protéines végétales ; les pourcentages autorisés varient entre 0,5 et 6 pour cent.

« Ce nouveau projet de décret reflète notre volonté de mettre fin aux allégations trompeuses qui apparaissent lorsque des aliments non carnés utilisent des noms liés à des produits carnés », a déclaré le ministre français de l’Agriculture, Marc Fesneau, dans un communiqué. « C’est une question de transparence et de loyauté qui répond à une attente légitime des consommateurs et des producteurs », a-t-il ajouté.

Le décret entrera en vigueur trois mois après sa publication pour laisser le temps aux entreprises d’ajuster leur étiquetage. Il laisse également ouverte la possibilité aux fabricants d’écouler tous les stocks de produits étiquetés avant l’entrée en vigueur du décret, au plus tard un an après sa publication.



ttn-fr-31