“Des victimes de traite des êtres humains étaient bien employées au chantier”, confirme le procureur du travail Bart Wens Le temps. Plusieurs indicateurs vont dans ce sens. Les hommes – d’origine philippine et bengali – auraient perçu un salaire mensuel ne dépassant pas 650 euros pour travailler six jours sur sept.
Dans un commentaire à Gazette d’Anvers et Le temps faites savoir à Borealis qu’il ne s’agit pas d’employés de Borealis elle-même, mais d’employés de l’entrepreneur IREM-Ponticelli. Borealis souligne qu’elle s’attend à ce que tous ses partenaires “se conduisent de manière éthique et conforme, comme clairement indiqué dans le Code de conduite des affaires de Borealis et se conforment pleinement à toutes les exigences légales, y compris les lois du travail”.
“Traite d’êtres humains”
Le chantier de Borealis a fait l’objet d’une attention particulière il y a deux semaines lorsque le consul flamand des Philippines a informé le maire Bart De Wever (N-VA) et l’organisation humanitaire Payoke de la situation. “De cette conversation, il y avait des signaux clairs qu’il y avait de la traite des êtres humains”, explique Klaas Vanhoutte de Payoke à VRT NWS. Après la dénonciation, un lieu d’habitation a été retrouvé et 27 personnes ont été retrouvées lors de l’intervention policière qui a suivi. Le lendemain, une deuxième intervention a eu lieu dans la maison adjacente, où vivaient encore 28 personnes.
Vanhoutte évoque également une situation inédite pour notre pays. En Belgique, il n’y a qu’environ soixante-dix places pour les victimes de la traite des êtres humains. “Nous ne sommes pas du tout équipés pour un si grand groupe”, semble-t-il. En collaboration avec la ville d’Anvers, un abri temporaire est fourni jusqu’au 1er septembre.
Selon Vanhoutte, les victimes ont toutes discuté du statut des victimes de la traite des êtres humains. Le centre d’accueil essaie maintenant de tous les traiter afin qu’ils puissent obtenir un permis de séjour temporaire.
Mesures administratives
Dans cette affaire, la ville d’Anvers “utilisera toutes les possibilités pour donner une suite administrative” à l’enquête judiciaire. “La traite des êtres humains est bien sûr une affaire judiciaire en soi”, déclare le maire Bart De Wever (N-VA). “Notre rôle urbain est principalement de soutien en cela, où toutes les mesures administratives possibles sont toujours utilisées pour endiguer les situations de détresse qui n’ont pas leur place dans notre ville.”
Dans une réponse, De Wever souligne qu’en 2017, la ville a conclu des accords de protocole avec le procureur de la République et le procureur du travail pour travailler plus étroitement ensemble dans la lutte contre la traite des êtres humains. “Pour l’exploitation sexuelle, en particulier pour un certain nombre de dossiers importants – des cafés comme le Keteltje, des hôtels où les proxénètes adolescents étaient actifs – cela a déjà porté ses fruits dans le passé”, dit-il. “Pour l’exploitation économique, plusieurs mesures administratives ont également résulté d’actions judiciaires.”
De Wever déclare également que la police locale a déjà apporté un soutien important aux actions judiciaires sur le chantier.
Borealis, l’un des plus grands acteurs de la chimie européenne, construit une usine de plastique à Kallo, en Flandre orientale, près du port d’Anvers. L’entreprise veut convertir le gaz propane en propylène, un élément de base du secteur chimique qui apparaît dans les pare-chocs de voiture, les emballages, les seringues et les aspirateurs.