Travail, l’emploi féminin augmente mais les écarts ne s’améliorent pas même avec les primes


De nombreuses transitions sont en cours, mais une seule est « infinie » car elle ne semble jamais achevée, alors qu’elle est en cours depuis des décennies : la transition de genre. C’est la conclusion à laquelle est parvenu le Rapport sur la politique de genre 2024 présenté à Rome par l’Inapp qui, compte tenu de la légère progression du taux d’emploi des femmes qui a atteint 52,5% en 2023 (+1,4% par rapport à 2022), met à nu les trop nombreux nuages ​​qui se pressent. le ciel du travail des femmes : les écarts avec les hommes qui ne montrent aucun signe de réduction (la différence entre les taux d’emploi reste de 18 points de pourcentage), l’inactivité qui pour 64% reste l’apanage des femmes et est principalement motivée par la nécessité de prendre soin de la famille, incitations qui ne corrigent pas les problèmes critiques de la participation des femmes au marché du travail, et les aggravent même parfois.

Les hommes et les femmes ont des antécédents différents en matière de participation au travail

Une course pleine de “paradoxes”, comme les a définis le directeur général Inapp, Loriano Bigicomparant les progrès des femmes aux mouvements d’Achille dans une course avec la tortue : peu importe combien nous courons, la disparité reste inchangée. Les données contenues dans les 128 pages du rapport édité par Monica Esposito sont là pour le prouver. « Les hommes et les femmes continuent de vivre deux histoires différentes en matière de participation au travail », a-t-il souligné. Valentina Cardinaliqui signe le premier chapitre de la recherche et qui, résumant les tendances démographiques (2024 marquera un nouveau record négatif de naissances) et la nécessité de « puiser en priorité dans les segments de la population active qui ne participent pas, ou qui participent insuffisamment , au marché du travail”, prévient-il : dans ce contexte “l’augmentation de l’emploi féminin devient une ressource stratégique pour le pays”. Une réserve.

Les écarts et l’inactivité des femmes proches de l’emploi

Les marges d’intervention sont larges. Aussi parce que le regard pluriannuel, de 2014 à 2023, sur les trois principaux indicateurs du marché du travail (taux d’emploi, taux de chômage et taux d’inactivité) pour la population entre 15 et 64 ans dresse un tableau sans équivoque : le modèle de participation masculin l’emploi est dominé par des taux d’emploi plus élevés dans tous les groupes d’âge et par des taux de chômage et d’inactivité nettement inférieurs à ceux du marché du travail féminin. Où la courbe d’inactivité se rapproche pourtant dangereusement de celle de l’emploi. Un taux d’emploi de 70% des hommes entre 15 et 64 ans correspond à un taux d’inactivité de 24%, un 62% des 15-74 ans correspond à 33,5%. Pour les femmes en revanche, la proximité entre emploi et inactivité (qui entre 15 et 64 ans voit 52,5% des premières et 42,3% des secondes), avec l’allongement jusqu’à 74 ans, se transforme en une inversion : l’inactivité prévaut sur emploi, 50,7% contre 45 pour cent.

Les inactifs pour étudier et mettre à jour, les inactifs pour s’occuper

Sur les 12,377 millions de personnes inactives âgées de 15 à 64 ans au 1er janvier 2024, 64 % sont des femmes. Si pour les hommes la motivation prédominante dans toutes les tranches d’âge considérées est représentée par l’étude et la formation, pour les femmes cette condition n’est vraie que chez les très jeunes 15-24 ans, alors elle est clairement dépassée par la présence de raisons familiales et celles pleines de traitement. Entre 15 et 64 ans, 34 % des femmes et 2,8 % des hommes ne travaillent pas pour cette raison. Dans les tranches d’âge de procréation (25-34 ans), tranche d’âge moyenne du premier enfant, 43,7 femmes sur cent sont inactives pour raisons familiales contre 4 hommes sur cent. La maternité s’affirme comme un horizon événementiel, souvent impossible à concilier avec d’autres activités. Les motivations affectent la sortie de l’inactivité, qui pour la population féminine est « structurellement plus complexe ». La baisse de l’inactivité enregistrée en 2023 (-1,1% pour les hommes, -1,2% pour les femmes) se traduit donc par un énième paradoxe : bien que le taux d’inactivité des hommes soit bien inférieur à celui des femmes, la part des ressources activables sur le marché (ce qu’on appelle la « main-d’œuvre potentielle ») est toujours bien supérieure à celle des femmes.

La qualité des nouveaux emplois et le rôle des incitations

Pour étudier la qualité des nouveaux emplois créés (en 2023, le taux d’emploi s’est amélioré de 1,2% pour les hommes et de 1,4% pour les femmes, le taux de chômage a diminué respectivement de 0,3% et 0,6%), le Rapport sur la politique de genre analyse les 8,2 millions de nouveaux contrats activés. l’année dernière et les 4,3 millions au premier semestre de cette année. La part des femmes dans l’emploi est pratiquement toujours la même, autour de 40 %, également en raison du fait qu’environ 24 % des embauches se font sous forme de primes ou d’incitations. «Il s’agit de pourcentages en ligne avec le stock de toute l’année précédente – écrit Cardinali dans le rapport – pour démontrer comment le recrutement sur le marché ordinaire comme sur le marché subventionné implique hommes et femmes dans un solide rapport 60/40, indépendamment de l’absolu. valeurs de départ”. Le même poids des incitations à la croissance de l’emploi total à partir de 2021 apparaît quasi constant, autour de 24%, et en tout cas de plus en plus incisif pour les hommes que pour les femmes de 2% en moyenne, malgré la variation des types de primes.



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