Transat Jacques Vabre, la charge italienne avec 6 skippers

Départ du Havre dimanche, jamais autant d’Italiens et jamais aussi nuancé notre participation

« Un grand moment pour la voile italienne ». Mots de Giancarlo Pedote qui avec son Groupe Prysmian s’apprête à partir pour sa cinquième Transat Jacques Vabre, la régate transatlantique qui s’élance dimanche 29 octobre du port du Havre, en France, pour arriver à Fort-de-France en Martinique. Une régate dans laquelle Pedote, grâce à son expérience, se retrouve dans le rôle de “capitaine” de ce qui est une équipe nationale italienne composée de quatre autres skippers d’autant de bateaux italiens, à laquelle s’ajoute un sixième italien à bord d’un français. bateau. Et une participation aussi importante n’avait jamais été vue. Parce que les prédictions font naître l’espoir. Mais allons-y dans l’ordre et avec la Transat Jacques Vabre ou, comme on la surnomme aussi la Route du Café, car elle retrace la route qui amenait le café des Caraïbes et d’Amérique du Sud jusqu’en Europe, qui fête ses 30 ans.

Quatre itinéraires

Une régate au format particulier. La Jacques Vabre est en fait une régate en couple avec des équipages composés de skippers et co-skippers. Certains l’ont défini comme « la régate de deux solitaires » étant donné que chacun des deux doit pouvoir se débrouiller seul à chaque occasion. Où les deux skippers doivent pousser le bateau au maximum. Ce que fera Ambrogio Beccaria, skipper d’Alla Grande Pirelli, l’un des 44 Class 40 (bateaux de 12 mètres) qui composent la plus grande flotte des quatre. « Ma régate de maturité » a été définie par Beccaria, 32 ans, de Milan, diplômée en ingénierie nautique, qui fera équipe avec le Français Nicolas Andrieu et qui arrive à la Transat Jacques Vabre avec la deuxième place du solo « mythique » transatlantique de la Route du Rhum 2022 et après avoir dominé les épreuves de 2023. « Ambrogio fait naviguer ses bateaux de manière dure mais efficace » tel est le commentaire des gourous de la voile française qui le voient comme le favori. Dans son deuxième Jacque Vabre, également de retour de participation à la Route du Rhum 2022, terminant à la huitième place, mais surtout d’une 2023 pleine de résultats toujours en Classe 40. Puis il y a Alberto Bona (38 ans, licence de philosophie) ensemble avec le co-skipper espagnol Pablo Santurde (ils forment un couple stable depuis un an). Bona amène son Ibsa à la course et les bookmakers le placent sur le podium. Le troisième Class 40 italien est Andrea Fornaro (47 ans et diplômé en sciences politiques) qui, avec un autre co-skipper français Benoît Hantzperg, expérimente son tout nouveau Influence 2 lancé en juin.

Juste Lancé

« Arriver ici est déjà une grande réussite. C’était un beau parcours du combattant », raconte Fornaro qui a dû remplacer son co-skipper à la dernière minute pour affronter une régate à bord d’un bateau à découvrir. Tout comme Alberto Riva (31 ans, diplômé en ingénierie physique) qui a également adhéré au projet qui a donné naissance à Alla Grande. Un projet entièrement italien, voulu par Beccaria, développé par deux jeunes designers et construit par le chantier naval San Giorgio Marine à Gênes. Résultat : Alberto Riva a lancé son Acrobatica en août. Il l’emmènera à la régate avec le français Jean Marre et en mémoire de Riccardo Iovino, fondateur d’EdiliziAcrobatica, décédé subitement en septembre. « Il tenait tellement à ce projet. Courons en sa mémoire.” Également dans la Class 40 mais avec le skipper français William Mathelin Moreaux, il y aura aussi Pietro Luciani, qui a l’expérience de participer avec Massimo Juris à la régate 2017. Giancarlo Pedote, le “capitaine” de la mini-équipe nationale court plutôt en les Imoca, les monocoques de 18 mètres équipés de foils qui, avec un plateau de 40 bateaux, constituent la deuxième plus grande classe de cette édition. Pedote avec son Groupe Prysmian (son sponsor depuis 17 ans) courra aux côtés du Français Gaston Morvan. Prysmian Group se présente avec toute une série de changements : une nouvelle étrave et de nouveaux foils pour tenter de maintenir compétitif un bateau qui a désormais huit ans et qui doit rivaliser avec une série de bateaux flambant neufs. Et avec tous les meilleurs spécialistes français. A commencer par Franck Cammas qui tentera de porter son nombre de victoires à cinq. Pour ce faire, Jérémie Beyou a embarqué et atteint ainsi huit Transat Jacques Vabre. Ensuite, il y a des gens comme Yannick Bestaven, vainqueur d’un tour du monde en solo histoire de donner une idée du parterre. Avec Pedote et les Imocas se termine la présence italienne dans cette édition qui a cependant deux autres classes protagonistes. Celui de l’Ocean Fifty (trimarans de 15 mètres) avec six bateaux et favori Erwan Le Roux qui avec Giancarlo Pedote comme co-skipper a gagné en 2015 et celui des Ultim, les méga-trimarans de 32 mètres de long et 24 mètres de large. parmi eux, tous français et là aussi un défilé de stars : de François Gabart, vainqueur du Vendée Globe en 2013, à Armel le Cléach, également vainqueur, et recordman, du tour du monde en solitaire, à Thomas Coville qui à 55 ans participe à sa huitième Transat Jacques Vabre, régate remportée en 2021. Parmi celles-ci, il devrait également y avoir le premier du classement général sur la ligne d’arrivée. Et ce malgré le fait que les Ultim empruntent le chemin le plus long. Afin d’avoir une arrivée, espérons-le proche malgré des bateaux très différents les uns des autres, les organisateurs, en plaçant quelques îles de l’Atlantique en guise de bouées, ont en effet attribué des itinéraires différents aux différentes classes. Ils vont de 4 600 milles pour la Class 40, à 5 400 pour l’Imoca, à 5 800 pour l’Ocean Fifty, jusqu’à 7 500 milles pour l’Ultim. Mais pour tous, la ligne d’arrivée est à Fort-de-France en Martinique. Et le spectacle commence le dimanche 29 octobre à 13h05. L’Ultim démarre en premier, puis l’Ocean Fifty, puis l’Imoca. La Class 40 et les quatre bleus ferment. Bon vent !



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