En 2019, Robert Alfons a publié deux albums en un an (les deux volumes de ‘The Destroyer’), après plusieurs années de sécheresse. S’ensuit une autre période de plusieurs années sans nouvelles œuvres, et en 2024 il nous surprend avec un EP en début d’année (qui comprenait une version du classique des Pet Shop Boys ‘Being Boring’ (main dans la main entre lui et Jake Shears) et, maintenant, un nouveau long-métrage. Il semble que son projet TR/ST n’ait pas de juste milieu, et cela a du sens si l’on voit comment il parle dans les interviews d’un autre processus créatif comme la composition… chez lui, tout aussi chaotique.
Définir son processus d’écriture de chansons est « non linéaire », davantage axé sur « un sentiment, utilisant la mélodie comme moyen d’exprimer l’émotion souhaitée ». Par exemple, dans des interviews, il reconnaît la présence de répression sexuelle et de honte dans ses paroles (« FAG » apparaît sur la pochette de cet album, ainsi que des informations), mais ne le précise pas, et va jusqu’à affirmer que des sites comme Le génie n’a pas bien ses lettres, mais il n’a pas l’intention de les corriger. « Il m’arrive d’écouter une chanson pendant des années et de développer des liens avec les paroles que je pense qu’elles sont », dit-il, à propos de quelque chose qui vous est probablement arrivé. Parfois, notre réalité concernant une chanson est plus excitante que la réalité de la chanson.
Cet obscurantisme se retrouve de manière inattendue dans certaines chansons sorties déjà de l’usine, et qui ont toujours eu une composante transcendantale, de ‘Sulk’ à ‘Bicep’ ou, sur ce même album, ‘Boys of LA’. Il y a des passages sombres comme le début de « The Shore » ou l’atmosphère lente qui se construit parfois nineinchnailsiana ‘Warp’, dure près de sept minutes. Même si cette obscurité n’est pas en contradiction avec la luminosité d’autres thèmes.
Aucun d’entre eux n’est complètement lumineux, même si c’est à cause de la voix de Robert, mais ‘Clowned’ s’en rapproche (est-ce que ça vous rappelle aussi ‘Believe’ au début ?) et ‘All At Once’ (« moins sombre » et dit quelque chose comme « Je ne crois pas à l’honnêteté / tu préfères entrer dans le vide »). Ou peut-être le plus gros hit de l’album, « Regret ». Si vous n’avez rien entendu de TR/ST mais que vous l’aimez ‘
‘Regret’, ‘Soon’ (très The Sound of Arrows) et le titre titre sont sans doute les plus accessibles, notamment ‘Performance’, très dans la veine de ‘Sulk’ et avec un clip vidéo mettant en vedette Alfons lui-même. L’artiste ajoute à la production des collaborateurs tels que Cecile Believe (Shygirl, Caroline Polachek, Dorian Electra), Nightfeelings (Kelela) ou AG Cook lui-même et, avec eux, il réalise un superbe album qui, même s’il ne devient pas un single. session, oui, c’est l’un de ces albums que l’on apprécie le plus et qui s’écoute d’une seule traite. Pendant 40 minutes, Robert Alfons nous invite à un voyage où synth pop et dark wave se rejoignent à nouveau. Ceux de The Wrong Genius ont eu beaucoup de succès. le cataloguer comme un « psychodrame synth pop », car cela pourrait être une des explications.