Toyota/Hino : l’unité poids lourds n’est pas assez solide pour surmonter le scandale des données sur les émissions


Les investisseurs en actions automobiles connaissent déjà cet air. Les actions de Hino Motors ont plongé après avoir admis avoir triché sur les données d’émissions pendant des années. L’entreprise fabrique des moteurs d’autobus et de camions pour sa société mère Toyota et son concurrent Isuzu Motors. L’inconduite peut avoir affecté plus de 100 000 véhicules, ou doubler les ventes annuelles de Hino au Japon. Cela pourrait être la goutte d’eau pour la chute du cours de son action.

Hino a interrompu les expéditions de camions et d’autobus qui utilisent les types de moteurs impliqués dans l’inconduite, qui remonte à au moins six ans. L’une des façons dont les tests du moteur ont été manipulés consistait à remplacer les composants du système d’échappement pour produire les résultats de test d’émission souhaités.

Les actions ont chuté de 28% vendredi et lundi, reflétant les graves conséquences qui pourraient en résulter pour Hino. Même après le plongeon, les actions se sont échangées à 10 fois les bénéfices à terme, soit près du double de Volkswagen. Le groupe allemand s’est déjà remis de son propre scandale des émissions en 2016 pour lequel il a accepté de payer jusqu’à 14,7 milliards de dollars en règlements juridiques.

Mitsubishi Motors donne un aperçu de l’orientation future du cours de l’action Hino. Les actions de Mitsubishi ne se sont jamais redressées depuis qu’elle a été touchée par un scandale de données sur l’économie de carburant en 2016. Les actions ont continué de chuter depuis, en baisse de plus de 70 %.

Le timing est mauvais pour Hino. Sa position de leader sur le marché local des camions, détenant près du tiers de toutes les ventes de véhicules commerciaux, est menacée. Il est en retard sur ses rivaux chinois dans le passage à l’électrification des véhicules utilitaires, même à domicile. Il a également dû rappeler environ 47 000 camions pour des problèmes d’émissions d’oxyde d’azote qui ne respectaient pas les limites réglementaires. Aux États-Unis, il a subi un revers après avoir suspendu les opérations dans les usines nord-américaines.

Hino prévoit un avenir électrique, y compris un rapprochement avec Traton, l’unité de camions et d’autobus de VW. Mais cela ne suffira pas à fidéliser les investisseurs. Pendant ce temps, le scandale Hino soulève des questions inévitables sur la fiabilité des données sur les émissions et la consommation de carburant publiées par d’autres constructeurs automobiles japonais.

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