Tout Cuba sans électricité après des semaines de petites coupures de courant


Presque tous les dix millions d’habitants de Cuba sont privés d’électricité depuis vendredi, heure locale. Après des semaines de pannes, l’une des plus grandes centrales électriques de l’île est en panne. Les agences de presse internationales en parlent. L’électricité n’est à nouveau disponible que dans un certain nombre d’hôpitaux et dans certaines parties de la capitale La Havane.

La panne de courant n’est en aucun cas une surprise. Le réseau électrique obsolète du pays souffre depuis des mois de pannes fréquentes et de longue durée. Dans un discours qui a débuté quelques heures plus tard que prévu en raison d’une panne de courant, le Premier ministre cubain Manuel Marrero a déclaré jeudi une « urgence énergétique ». En vain, les écoles et les industries non essentielles ont été déconnectées du réseau électrique vendredi par mesure de précaution. Vers midi, la plus grande centrale électrique, celle d’Antonio Guiteras, dans la province de Matanzas, est finalement tombée en panne.

Selon le Premier ministre, outre la demande accrue d’électricité, la pénurie de pétrole joue également un rôle. Cuba reçoit de moins en moins de carburant du Venezuela, du Mexique et de la Russie, entre autres. Après l’ouragan Milton, l’île est également moins accessible aux pétroliers. Le Premier ministre Marrero qualifie la situation de « tempête parfaite ». Le gouvernement « ne se reposera pas » tant que les problèmes ne seront pas résolus, a déclaré le président Miguel Díaz-Canel.

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Les habitants doivent le constater dans les rues vides de La Havane, constate un journaliste de l’agence de presse AFP. Seuls quelques hôpitaux et établissements de restauration équipés de leurs propres générateurs sont éclairés. « Notre résilience a des limites », a déclaré à l’AFP Tania Ramirez, 39 ans. « Je ressens beaucoup de déception, de frustration et de désespoir. » Un retraité de 80 ans, Eloy Fon, a déclaré au journaliste que c’était une « folie ». « Nous n’avons pas de réserves, il n’y a rien pour entretenir le pays, nous vivons au jour le jour. » Un autre annonce qu’il va jouer aux dominos, « parce que la chance que nous avons ne nous importe pas ».






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