Top man Education catholique : « L’heure est aux mesures structurelles contre la pénurie d’enseignants »

Il faut un contexte politique pour repenser en profondeur le métier d’enseignant et l’organisation de l’école. Or, la lutte contre la pénurie d’enseignants passe trop souvent par des mesures temporaires, des bricolages, qui compliquent encore les systèmes actuels. C’est l’avis de Lieven Boeve, directeur général de l’Enseignement catholique de Flandre.

Pour rendre ce contexte possible, Boeve désigne le ministre flamand de l’Éducation Ben Weyts (N-VA). « C’est une responsabilité politique et c’est son travail », semble-t-il. Le directeur général reconnaît que Weyts a déjà pris beaucoup de mesures, mais selon lui elles ne sont pas assez drastiques et structurelles.

Un projet pilote débutera cette année scolaire au cours duquel les écoles auront la possibilité d’ignorer pendant un certain temps les réglementations existantes pour tester d’autres concepts en pratique dans la lutte contre la pénurie d’enseignants. Boeve craint que ces bancs d’essai ne servent d’excuse pour ne plus prendre d’initiatives. Ces terrains de test ne sont déployés que dans quelques écoles et il n’y aura donc pas de résultats concrets dans l’immédiat. « Nous ne pouvons plus nous permettre de rester immobiles », déclare Boeve.

Changer

Il plaide à nouveau pour un pacte professionnel durable et décisif, afin que les écoles et les commissions scolaires puissent mener une véritable politique du personnel. De plus, le personnel enseignant du primaire et du secondaire doit pouvoir être composé de bacheliers, de masters et d’assistants pédagogiques ayant leurs propres responsabilités au sein du système scolaire. De cette manière, une échelle d’apprentissage est créée et la mobilité est possible au cours de la carrière. « Un enseignant titulaire d’un baccalauréat, par exemple, peut décider après dix ans d’enseignement de se reconvertir et d’obtenir une maîtrise », poursuit le raisonnement.

De plus, il doit y avoir une maîtrise dans l’enseignement primaire et ces personnes doivent pouvoir être payées comme des maîtres. « C’est maintenant possible dans l’enseignement secondaire et à d’autres niveaux d’enseignement. Pourquoi pas dans l’enseignement primaire ? », se demande Boeve.

Les enseignants du primaire peuvent déjà se reconvertir en master, mais selon le chef de l’éducation, ils évoluent alors trop souvent vers des postes liés à l’éducation car ils peuvent y gagner plus.

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