Thijs et Roxanne se plongent dans l’histoire rose du Brabant


« Pédés », « pédés » et « pédés », on ne peut vraiment plus dire ça de nos jours. Mais dans les années 1970 et 1980, ces termes étaient encore largement utilisés. Surtout par les membres de la communauté LGBTI+. C’était un moyen d’expression et de protestation. Thijs de Leeuw et Roxanne Lokin l’ont découvert. Ils se sont plongés dans « l’histoire queer » du Brabant.

Thijs et Roxanne travaillent au Centre d’Information Historique du Brabant (BHIC) et ont trouvé que les archives qui y sont conservées sont très « blanches, hétérosexuelles et masculines ». Alors que la communauté LGBTI+ a aussi une histoire riche. C’est pourquoi ils ont lancé un appel : « Apportez-nous vos documents d’archives qui ont trait à l’émancipation du peuple brabançon rose. Nous veillerons alors à ce que le passé du Brabant appartienne de plus en plus à tous. » Et ils le savaient.

Je suis une vraie fille
Il y a un énorme chariot rempli d’archives qui arrive au BHIC, Thijs montre l’un de ses joyaux : un disque protestataire de 1982. Lorsqu’il écoute le disque, les hommes sonnent à l’unisson. Ils chantent : « Vous pouvez le voir en moi. Je suis une vraie fille. Ce n’est pas pareil et ce n’est pas normal non plus. Je suis un pédé comme une cathédrale.

Les paroles du disque de protestation (photo : Floortje Steigenga)
Les paroles du disque de protestation (photo : Floortje Steigenga)

« C’est une chanson d’action du groupe d’action gay d’Eindhoven ‘De Roze Driehoek' », explique Thijs. Le texte : « Je suis un cousin comme une cathédrale » est une protestation contre les déclarations de l’évêque limbourgeois Gijsen, lorsqu’il a déclaré en 1979 les homosexuels citoyens de seconde zone. Des milliers de personnes ont ensuite défilé dans le centre-ville de Roermond avec de grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Gijsen, va te faire foutre ». La chanson « You can see it in me » du groupe d’action d’Eindhoven a été chantée à haute voix ici lors du premier samedi rose non officiel.

Manifestation contre Mgr Gijssen à Roermond (photo : Hans van Dijk / Anefo, collection des Archives nationales)
Manifestation contre Mgr Gijssen à Roermond (photo : Hans van Dijk / Anefo, collection des Archives nationales)

Rouleaux de papier peint
L’appel de Thijs et Roxanne pour les archives a également fourni de nouveaux éléments issus de la vague féministe. Leurs yeux se sont illuminés lorsqu’une femme est entrée dans le BHIC avec les bras chargés de rouleaux de papier peint. « Ces rouleaux sont remplis d’affiches de la deuxième vague féministe. Elles étaient accrochées dans la maison de Gemma de Den Bosch », explique Thijs.

Les affiches contiennent des informations sur les lignes d’assistance téléphonique « Les femmes appellent les femmes », avec le texte : « Appelez-nous si vous avez des problèmes sexuels avec votre petit ami ou votre petite amie, si vous n’osez plus sortir dans la rue ou si les murs se referment sur vous ». toi, descends. Mais il y a aussi des affiches annonçant la Journée nationale de la femme à Den Bosch, les festivals des femmes et les programmes de la maison des femmes de Den Bosch.

Roxanne explique comment la vie féministe extrême que montre le papier peint est également étroitement liée à une vie lesbienne : « Certaines féministes ultimes ont choisi une existence lesbienne, elles voulaient seulement s’occuper des femmes et aussi avoir une relation avec une femme. Tout cela pour le bien de ne pas avoir à traiter avec des hommes.

Les rouleaux de papier peint avec les affiches proviennent de la maison de Gemma. À la fin des années 1970, elle travaillait derrière le bar de la maison des femmes de Den Bosch. « C’était un bâtiment squatté et servait de lieu où les femmes pouvaient échanger des idées et être vraiment elles-mêmes. » dit Thijs.

Thijs et Roxanne regardent le papier peint des affiches avec admiration.  Photo de : Floortje Steigenga
Thijs et Roxanne regardent le papier peint des affiches avec admiration. Photo de : Floortje Steigenga

« pédés » et « pédés » belligérants
Il y a une pile de journaux au-dessus du grand chariot avec des documents d’archives frais. Thijs le feuillette. « Ce sont des ‘agendas pédés’ des années 1980. On ne les appellerait plus jamais ainsi. Mais c’était ensuite un mot difficile. C’est un mot que l’on retrouve assez souvent dans tout ce matériel.

Tout comme le mot « pots », par exemple. « C’était un mouvement lesbien radical qui utilisait ce mot. Pour la même raison : donner la priorité à ce sentiment combatif.

La collection des « Flikkeragendas » Photo : Floortje Steigenga
La collection des « Flikkeragendas » Photo : Floortje Steigenga

Thijs et Roxanne sont satisfaits de tout le matériel qu’ils ont reçu. « Si nous pouvons désormais vivre comme nous le souhaitons, c’est grâce aux nombreuses personnes qui sont montées sur les barricades pour nous. Leurs histoires ont donc simplement leur place dans nos archives.»

Le BHIC est toujours à la recherche de nouvelles histoires et pièces à ajouter aux archives pour le groupe de travail « Queer Brabant ». Les parties intéressées peuvent envoyer un e-mail à [email protected].

Fierté

Pendant la semaine du lundi rose à la foire de Tilburg, Omroep Brabant s’intéresse à la fierté. Toute la semaine, nos chaînes présenteront des histoires sur des thèmes qui touchent la communauté LGBTI+.

L’abréviation LGBTI+ signifie personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées. Le + représente toutes les formes de genre et d’orientation sexuelle qui ne sont pas couvertes par les autres lettres.



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