Tedros Adhanom Ghebreyesus a été réélu au poste de directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, le plaçant pour cinq autres années au poste de direction de l’organisme mondial de la santé.
Tedros a été élu pour un second mandat lors d’un scrutin secret mardi, après s’être présenté sans opposition. En rupture avec la tradition, son pays d’origine, l’Ethiopie, n’a pas soutenu sa candidature.
Le premier Africain à diriger l’organisme de santé de l’ONU est confronté à la tâche difficile de rétablir la confiance dans l’OMS après que des critiques, dont l’administration américaine Trump, l’ont accusée de mal gérer la réponse à la pandémie de coronavirus.
Il a déclaré aux délégués à Genève après sa reconduction qu’il était « vraiment reconnaissant et très touché de votre confiance ». Il a évoqué certaines parties des premiers jours de la pandémie, remerciant et louant le travail de ses collègues.
Pendant la pandémie, l’OMS a fait l’objet de critiques soutenues pour avoir été trop lente à alerter sur la transmissibilité du Covid-19, son potentiel de propagation d’homme à homme, et pour avoir été trop lente à alerter sur la capacité du virus à évoluer.
Pendant la présidence Trump, les États-Unis ont menacé de se retirer de l’organisation en raison de sa gestion de la pandémie.
Mais l’OMS a également été saluée pour certains de ses travaux, faisant longuement campagne pour une plus grande égalité d’accès aux médicaments et aux outils de lutte contre le Covid, notamment les vaccins.
L’OMS est l’une des organisations à l’origine du programme d’accès aux vaccins Covax, qui a été mis en place en 2020 pour garantir que les vaccins atteignent les personnes les plus pauvres du monde. Tedros, en particulier, s’est prononcé sur le nationalisme des vaccins et a critiqué les pays les plus riches pour la thésaurisation des vaccins.
Son mandat à l’OMS a également coïncidé avec un scandale d’abus sexuels en République démocratique du Congo, pour lequel il a présenté ses excuses aux victimes. Dans un discours prononcé l’année dernière, Tedros a déclaré qu’il était désolé pour les actes commis par des personnes employées par l’OMS et a promis que l’organisme de santé prendrait de nouvelles mesures.
L’OMS fait face à l’incertitude entourant ses finances, qui dépendent des contributions des États membres et de donateurs privés. Une proposition, actuellement discutée à l’Assemblée mondiale de la santé à Genève, vise à rendre plus contraignants les engagements financiers des États membres. Son approbation est attendue cette semaine, et pourrait intervenir dès mardi. Tedros a exprimé son soutien, y compris lors de son discours de mardi.
Tedros restera à la tête de l’OMS jusqu’en août 2027. Selon la réglementation en vigueur, les directeurs généraux ne peuvent être nommés qu’une seule fois.