« Après les élections européennes de 2024, je pense à une alliance entre les populaires, les conservateurs et les libéraux ». C’est le ministre bleu des Affaires étrangères et vice-Premier ministre Antonio Tajani qui explique clairement, pour la première fois, le projet de « renversement » des alliances en Europe en vue des élections pour le renouvellement du Parlement de Strasbourg en 2024. Un projet auquel le premier ministre et leader des Frères d’Italie Giorgia Meloni travaille depuis des mois en tant que leader des conservateurs européens.
Un changement au sommet de l’UE que Tajani – depuis la scène du Teatro Sociale de Trente dans le cadre du Festival d’économie, où il s’est enchaîné en vidéo – espère aussi renverser le cours d’une politique écologique jugée « fondamentaliste » et « idéologique ».
Climat, Tajani : il faut des objectifs réalisables et non une idéologie
Le thème est celui de l’échéance de 2035 pour l’interdiction des voitures à essence, mais il touche de nombreux fronts de notre industrie et de notre agriculture. « Notre position est très claire : nous sommes fortement engagés contre le changement climatique, en nous concentrant sur l’économie verte qui est annonciatrice de grandes opportunités – déclare Tajani -. Mais ce qui est important, c’est d’avoir une vision pragmatique et non idéologique pour laisser le temps aux secteurs productifs de se reconvertir. Nous pensons à l’agriculture, à l’automobile et à l’emballage. Je ne suis pas un négateur, mais la transition doit permettre aux entreprises de rester compétitives et de ne pas perdre d’emplois. Rien que dans le secteur automobile, 70 000 emplois sont menacés ». Et encore : « Je ne partage pas beaucoup de positions du vice-président de la Commission Frans Timmermans, qui me semblent plus liées à des événements politiques qu’au mérite étant donné qu’il me semble que Timmermans veut être le candidat à la présidence de la Commission socialiste. Nous devons toujours nous rappeler que l’environnement fait partie de la nature mais que l’homme est au centre de la nature».
Pnrr : l’Italie a ce qu’il faut
Quant au thème du Pnrr au centre de la polémique ces jours-ci, Tajani réitère la ligne réaffirmée par Meloni précisément à Trente : « La ligne du gouvernement est d’utiliser tous les fonds du Pnrr. Je pense que l’Italie a ce qu’il faut. Je suis convaincu que c’est peu de chose en ce qui concerne la troisième tranche ».
Inflation : des hausses de taux excessives sont nocives
La BCE ne peut pas non plus être critiquée pour sa décision de relever les taux en réponse à l’inflation : l’inflation qui existe en Italie et en Europe – affirme Tajani – n’est pas causée par des facteurs internes comme aux États-Unis, mais est due à la guerre et à la cherté de l’énergie. « Et puisque nous sommes une réalité industrielle, nous devons faciliter l’accès au crédit pour les entreprises. Si nous augmentons les taux de manière excessive, nous faisons des dégâts et risquons de plonger le pays dans la récession comme c’est le cas en Allemagne ».