Suspension parlementaire temporaire nouvelle tentative d’éloigner le vainqueur des élections thaïlandaises du pouvoir


La Cour constitutionnelle thaïlandaise a ordonné mercredi une suspension temporaire du candidat au poste de Premier ministre Pita Limjaroenrat du parlement. Ceci est évident à partir d’un déclaration officielle de la Cour. Limjaroenrat est provisoirement démis de ses fonctions de député dans l’attente d’une décision définitive sur la question de savoir s’il a enfreint la loi électorale.

Un vote prévu mercredi – au cours duquel il pourrait être désigné Premier ministre – peut avoir lieu, mais il ne peut pas voter lui-même en raison de sa suspension. On ne sait pas quand le jugement définitif de la Cour suivra. La suspension marque une nouvelle phase dans les efforts de l’armée en place pour bloquer le chemin de Limjaroenrat vers le pouvoir politique.

L’homme politique pro-démocratie de 42 ans, qui a remporté les élections de mai dernier avec son parti Move Forward, tentera une seconde fois mercredi d’être nommé Premier ministre à la majorité parlementaire. Selon les experts, la suspension imposée n’a aucune influence sur l’éventuelle nomination de Limjaroenrat au poste de Premier ministre, mais les nouveaux développements compliquent la recherche de soutien pour une nomination à la tête du gouvernement thaïlandais. Limjaroenrat a prédit mercredi qu’il ne recueillerait « probablement pas assez » de voix pour le Premier ministre.

Anti établissement

La suspension de Limjaroenrat intervient sur recommandation de la commission électorale, qui l’a accusé de détenir des actions dans une importante société de médias. La loi thaïlandaise interdit une telle participation pour les membres du parlement. Limjaroenrat lui-même a déclaré à plusieurs reprises qu’il avait déjà vendu les actions. De plus, le groupe de médias en question est en faillite depuis des années. Cette action en justice est une tactique éprouvée par l’establishment conservateur pro-junte pour contrecarrer le développement démocratique de la Thaïlande. Les ambitions anti-establishment du parti Move Forward sont une épine dans le pied de l’armée en place.

La semaine dernière, Limjaroenrat n’a pas réussi à recueillir les voix nécessaires pour être élu Premier ministre. Une nomination nécessite le soutien de plus de la moitié du parlement. Le soutien à Limjaroenrat faisait particulièrement défaut au sein du Sénat majoritairement favorable à la junte. La Cour constitutionnelle lui donne désormais quinze jours pour présenter sa défense, a indiqué la cour dans son communiqué.

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