Jtout prêt à Cannes pour le festival du film le plus célèbre au monde. Sur l’affiche se trouve une superbe image en noir et blanc de Catherine Deneuvela marraine est sa fille Claire Mastroiannile film d’ouverture – Jeanne du Barry – a pour étoile Johnny Depp (il y a 5 minutes en piqué et 5 minutes plus tard bourré de millions chez Dior). Ensuite, il y a les manifestations annoncées et les interdictions de manifester de l’administration, la menace d’une panne d’électricité pour enseigner gaspiller une leçon, diverses et possibles (y compris la certitude météorologique d’une grande quantité d’eau qui met les regards en danger d’humidité).
On comprend donc comment en attente d’un budget post-Palme d’Or, entre polémiques et films aussi beaux que laids, regardons tout de suite le passé. Aux tapis rouges précédents pour rêver, à la longue histoire (76 ans) des photos à parcourir. Autrement dit, rassurer. Mais pas que celle des tapis rouges non plus des fameux photocalls avec tous les acteurs alignés (avec les points de vue toujours les mêmes). Non, la vraie nostalgie commence par celle qui ne se fait plus au Festival de Cannes, ou peut-être se fait mais est occultée : la promotion parallèle à la grande première du soir (autrefois la partie la moins intéressante d’un lancement de film).
C’est dans cet entretien portrait, de faux clichés volés sur la plage, aux alentours, dans les jardins de l’hôtel, dans la chambre, qui abritent les meilleures photos. Et plus on recule plus ces clichés deviennent exceptionnels. On est émerveillé par les fragments que, Dieu merci, quelqu’un a pris la peine d’immortaliser, avec la parcimonie qu’a donné le film et ses coûts. A part une rafale de flash et une bonne photo il y en aura.
Festival de Cannes : le casting de Pulp FictionSophie Marceau et Pierre Cosso
Par exemple, si vous cherchez des photos de la première de Pulp Fiction – année 1994) il y a les mêmes photos qu’un parent prendrait au jeu de son enfant la même année. A côté d’eux, cependant, voici ceux jetés dans l’hôtel. Avec Quentin Tarantino sur le canapé avec certains des acteurs, certains avec des lunettes de soleil et Uma aux pieds nus dans un costume blanc. Eh bien, des choses comme ça ont disparu. Sauf le créneau de quelques très bons encore des photographes comme Greg Williamsaujourd’hui tout le rêve est entre les mains des stylistes, qui échouent souvent.
Les maisons de couture aident le cinéma, c’est vrai, elles financent des restaurations et produisent des films là où les capitaux manquent. Ils paient très bien leurs avenants, mais vous n’êtes pas cool avec un contrat pour porter une certaine marque. Cela arrive, mais seulement à quelques-uns (Cate Blanchett ?).
Habillez-vous, dirait-on aux stars, vous ferez certainement mieux. Apprendre Susan Sarandon topless à Cannes 1978, assise sur la balustrade d’un balcon: veste noire, pantalon blanc, peut-être de la gymnastique, New Balance et des chaussettes à losanges (comme Totò Cascio à la première de Cinéma Nouveau Paradis).
Finies aussi les erreurs et les embarras des jeunes comédiens, habillés comme ils le feraient pour une sortie entre amis. Où sont les Sophie Marceau et Pierre Cosso de ces années, jouant dans n’importe quelle fontaine à Cannes sans aucune connaissance des abonnés et de l’engagement social. Ils sont complètement morts et, heureusement, quelqu’un les a dépeints à ce moment-là.
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