Même à mi-chemin de la Roncola Alta, ils roulent toujours loin sur la route, les prétendants à la victoire au général du Giro d’Italia – à quelques minutes des premiers échappés. Il s’agit de la dernière ascension de la quinzième étape, l’avant-dernier dimanche de l’épreuve de trois semaines. Mais les équipes de Geraint Thomas ou Primoz Roglic ne font pas la course. Les leaders eux-mêmes n’interrompent leur « surplace » que dans les derniers kilomètres. Le Giro entre dans la dernière semaine avec Bruno Armirail sous le maillot de leader. OMS? « Je ne pensais pas que je porterais un jour le maillot rose », confie lui-même le coureur moyen de la Groupama FDJ française.
Armirail a pris la maglia rosa en se faufilant dans un large groupe d’échappés dans l’étape remportée samedi par l’Allemand Nico Denz, qui s’est permis de prendre plus de 21 minutes d’avance sur les meilleures équipes. Et aussi dimanche, Ineos-Grenadiers (Thomas) et Jumbo-Visma (Roglic) ont laissé le pas à des attaquants sans ambition pour la victoire au général.
Belle bataille sur le parcours du Tour de Lombardie, où l’Américain Brandon McNulty a battu de justesse l’Irlandais Ben Healy dans le sprint final à Bergame et Bauke Mollema a terminé quatrième. Le groupe des favoris – avec le porteur de la rosette Armirail juste derrière – est arrivé à près de sept minutes. Il n’y avait encore aucune bataille pour la victoire globale.
En avance, le parcours montagneux de la quinzième étape semblait garantir le feu d’artifice, comme il est de tradition pour l’avant-dernier dimanche du Giro. Bon pour les chiffres d’audience, bon pour le cyclisme. Mais ce Giro, c’est tout le reste. Corona a toujours tenu sa place dans le peloton, avec comme principale victime le porteur du maillot rosette Remco Evenepoel dimanche dernier. Le mauvais temps a également privé de tension la course par étapes. Le favori Tao Geoghegan Hart s’est écrasé dans une descente humide mercredi et a abandonné avec une hanche cassée. L’étape de montagne de vendredi a dû être raccourcie de 207 à 75 kilomètres. Il n’y avait pratiquement aucun spectacle.
Favoris proches les uns des autres
Pourtant, la dernière semaine promet de l’excitation. Derrière Armirail les favoris sont rapprochés. Le Britannique Thomas est deuxième à 1,08 minute. Roglic suit à seulement deux secondes du vainqueur du Tour 2019. Le triple vainqueur de la Vuelta a toujours une équipe solide, avec Koen Bouwman et Sam Oomen et son contremaître américain Sepp Kuss. Thomas a Tymen Arensman comme principal assistant, qui est lui-même neuvième au classement, à 3,55 minutes.
Après la journée de repos de lundi, une étape de montagne difficile suit, avec 5 200 altimètres et une arrivée sur le redoutable Monte Bondone. Il y a aussi beaucoup d’escalade le jeudi et le vendredi (Tre Cime di Lavaredo). Samedi est un contre-la-montre individuel sur 18,6 kilomètres, avant que le Giro ne se termine par une étape de plat à Rome dimanche.