« Sur quel membre devrions-nous tirer ? » : les gardes-frontières saoudiens tuent des centaines de migrants à la frontière avec le Yémen

Le rapport de 73 pages, intitulé « Ils ont tiré sur nous comme la pluie », révèle que les gardes-frontières saoudiens ont utilisé des armes explosives pour tuer des migrants, principalement des femmes et des enfants. HRW a interrogé 42 personnes pour l’étude, dont 38 migrants et demandeurs d’asile éthiopiens, et a analysé 350 vidéos et photos postées sur les réseaux sociaux.

Les personnes interrogées ont déclaré que les gardes-frontières ont demandé aux migrants « sur quel membre tirer », puis ont tiré à une courte distance. Ils décrivent également des scènes poignantes dans la zone frontalière, « où des femmes, des hommes et des enfants sont dispersés, gravement blessés, taillés en pièces ou morts ». Les témoignages montrent également que les rebelles houthis collaborent avec des passeurs pour extorquer des migrants et les emmener dans des centres de détention.

Environ 750 000 Éthiopiens vivent et travaillent en Arabie saoudite. Alors que beaucoup migrent pour des raisons économiques, un grand nombre ont fui en raison de graves violations des droits humains en Éthiopie, notamment lors d’un récent conflit armé dans le nord.

« Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans une zone frontalière reculée, à l’abri des regards du monde », a déclaré Nadia Hardman, chercheuse à HRW. « Dépenser des milliards pour racheter des clubs de golf et de football professionnels et des événements majeurs pour polir l’image de l’Arabie saoudite ne devrait pas détourner l’attention de ces crimes odieux. »

L’organisation de défense des droits de l’homme appelle donc Riyad à « cesser immédiatement » le recours à la force meurtrière contre les migrants et les demandeurs d’asile et exhorte l’ONU à enquêter sur ces allégations.