Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a demandé à son conseiller en éthique d’enquêter sur les affaires fiscales de Nadhim Zahawi, ce qui soulève des questions sur l’avenir du président du parti conservateur.
Le gouvernement est confronté à une crise éthique sur deux fronts, le président de la BBC, Richard Sharp, faisant face à des allégations selon lesquelles il aurait aidé Boris Johnson à obtenir un prêt privé peu de temps avant que l’ancien Premier ministre ne recommande sa nomination.
Sharp a demandé lundi au conseil d’administration du diffuseur d’examiner tout conflit d’intérêts potentiel, juste avant que Downing Street n’annonce qu’il avait demandé une enquête sur les affaires fiscales de Zahawi.
« L’intégrité et la responsabilité sont vraiment importantes pour moi », a déclaré Sunak.
« Il y a des questions auxquelles il faut répondre et c’est pourquoi j’ai demandé à notre conseiller indépendant d’aller au fond de tout – d’enquêter pleinement sur l’affaire, d’établir tous les faits et de me donner des conseils sur la conformité de Nadhim Zahawi avec le code ministériel. »
Il a ajouté : « Je suis heureux que Nadhim Zahawi ait accepté cette approche et ait accepté de coopérer pleinement à cette enquête. »
En revanche, le Premier ministre a déclaré à la Chambre des communes la semaine dernière que Zahawi avait « déjà abordé cette question en détail et je ne peux rien ajouter de plus ».
Mais l’annonce d’une enquête par Downing Street fait suite à des révélations vendredi et au cours du week-end selon lesquelles Zahawi a réglé un différend avec l’administration fiscale HMRC alors qu’il était chancelier de l’Échiquier l’année dernière et a payé une amende dans le cadre du règlement.
Les rapports suggèrent que le règlement total était d’environ 5 millions de livres sterling.
Les députés conservateurs ont émis des doutes sur la capacité de Zahawi à rester en poste étant donné les questions croissantes sur son règlement fiscal.
Cependant, Sunak a déclaré que, conformément à une « pratique de longue date », Zahawi resterait en poste pendant que le conseiller en éthique Sir Laurie Magnus enquêtait.
Dans l’examen séparé en cours à la BBC, Sharp, ancien banquier de Goldman Sachs et devenu président de la BBC en 2021, a déclaré qu’il voulait s’assurer que « toutes les directives appropriées ont été suivies ».
Le journal Sunday Times a rapporté que Sharp était impliqué dans la mise en place d’un garant pour un prêt de 800 000 £ à Johnson en 2020.
« Nous avons de nombreux défis à la BBC et je sais que des distractions comme celle-ci ne sont pas les bienvenues », a déclaré Sharp dans le communiqué, ajoutant qu’il était d’accord avec le directeur indépendant principal du conseil d’administration de la BBC que le comité des nominations du conseil d’administration examinerait la question. « lors de sa prochaine réunion et, dans un souci de transparence, publier les conclusions ».
Sharp a nié tout acte répréhensible. Il a déclaré avoir facilité les contacts indirects – via le Cabinet Office – entre Johnson et l’homme d’affaires canadien Sam Blyth, qui a souscrit le prêt.
« Je n’ai pas participé à l’octroi d’un prêt ou à la mise en place d’une garantie, et je n’ai organisé aucun financement », a déclaré Sharp.