Spotify/Netflix : le streaming musical s’avère collant, mais pas forcément plus rentable


Les entreprises de streaming vidéo sont coincées dans la niche. Les téléspectateurs, libérés des carcans du confinement, sortent plus et regardent moins la télé chez eux. Les consommateurs à la recherche d’un sou sont de plus en plus pointilleux sur les services d’abonnement. Netflix a perdu près d’un million d’abonnés au deuxième trimestre, après en avoir perdu 200 000 au premier trimestre.

Improbablement Spotify a résisté à la tendance. Le groupe de streaming musical a terminé le deuxième trimestre avec 188 millions d’abonnés payants. Il s’agit d’un bond de 14 % par rapport à la période de l’année précédente, dépassant de peu les attentes des analystes. Le nombre total d’utilisateurs – qui comprend les profiteurs – a également dépassé les prévisions à 433 millions. Le chiffre devrait atteindre 450 millions au cours du trimestre en cours, dont 6 millions d’abonnés payants supplémentaires.

Spotify obtient le bâton pour son manque de différenciation. Le groupe vend le même produit – l’accès à un catalogue de 82 millions de chansons – que les poids lourds de la technologie Apple, Amazon et Google. Cela rend la hausse des prix difficile. Son abonnement premium américain coûte toujours 9,99 $ par mois, comme lors de son lancement en 2011.

Mais cette faiblesse est peut-être devenue un rempart contre un exode des consommateurs. Les auditeurs restent avec Spotify car ils n’ont besoin que d’un seul service de streaming musical pour accéder à toute la musique. Compte tenu des différents contenus proposés, les mêmes utilisateurs peuvent très bien annuler Netflix s’ils s’abonnent également à d’autres services de streaming TV comme HBO Max ou Disney Plus.

Mais une demande de musique plus collante ne signifie pas des profits. Avec seulement trois grandes maisons de disques contrôlant la majeure partie de l’industrie de la musique, Spotify n’a que peu de pouvoir pour réduire les coûts variables. Alors qu’il a réalisé 9,7 milliards d’euros de revenus en 2021, il a également versé 7 milliards de dollars de redevances. Il a terminé l’année dernière avec une perte nette de 34 millions d’euros.

Les revenus publicitaires – petits mais en croissance rapide pour Spotify – sont vulnérables aux ralentissements observés dans d’autres entreprises de technologie en ligne.

La méfiance des investisseurs à l’égard des entreprises technologiques déficitaires se reflète dans le cours déprimé de l’action Spotify. À 118 $, ceux-ci ne valent qu’un tiers de leur sommet de 2021. Spotify doit extraire plus d’argent des abonnés fidèles pour changer cela.

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