Par Claudia von Duehren
Les vampires ont emménagé au château de Charlottenburg. A l’occasion du 100e anniversaire du film muet « Nosferatu – Eine Symphonie des Grauens » de Friedrich Wilhelm Murnau, le spectacle examine la relation entre le classique de l’horreur et les arts visuels.
La porte égyptienne de Kalabsha ressemble à l’entrée du tombeau de Dracula. La Collection Scharf-Gerstenberg vous invite à l’exposition « Fantômes de la nuit – 100 ans de Nosferatu ».
Le film a été créé en 1922 dans la salle de marbre du jardin zoologique, plus tard endommagée par la guerre, et fait maintenant partie de la culture populaire avec des remakes de « The Simpsons » à la production hollywoodienne actuelle avec Lily-Rose Depp.
Le cinéaste Murnau s’est inspiré d’images de Casper David Friedrich, Goya, Alfred Kubin, Stefan Eggeler, Franz Sedlacek et Edvard Munch. Les décors du film contiennent des motifs qui rappellent les eaux-fortes de Francisco de Goya, le romantisme allemand ou l’art et la littérature fantastiques du début du XXe siècle. Dans l’exposition, les peintures, gravures et estampes sont juxtaposées aux scènes de film correspondantes. En plus des images fixes du film, environ 120 graphiques, photographies, documents, publications et peintures seront présentés.
Le jeu d’ombre et de lumière, ainsi que le masque mystérieux de Nosferatu ont écrit l’histoire du cinéma Photo : IM .
La version de Murnau du « Dracula » de Bram Stoker se déroule dans la ville fictive de Wisborg – le film a été tourné à Lübeck, Wismar et sur l’île de Sylt. Murnau s’est inspiré du romantisme allemand : des tableaux de Caspar David Friedrich ou de Carl Gustav Carus ou encore le tableau de Georg Friedrich Kersting « Le lecteur élégant » ont été fidèlement reproduits. La scène où Hutter est mordu par le vampire et se réveille allongé sur le côté pourrait également provenir directement de l’eau-forte « Tantolo » de Goya.
Nosferatu est dépeint en six chapitres, de la première du film à l’étrange voyage jusqu’à l’arrivée de la mort dans la ville. A la fin de l’exposition, la salle de cinéma aux colonnes du temple de Sahurê attend les visiteurs. Dans cette ambiance de crypte, Nosferatu sera projeté en intégralité à 11h30, 14h00 et 16h00.
L’exposition « Fantômes de la nuit. 100 ans de Nosferatu » peut être vu dans la collection Scharf-Gerstenberg au château de Charlottenburg Photo : Christoph Soeder/dpa
Des conférences et une offre très spéciale complètent l’exposition. Les 21 décembre et 12 janvier, les visiteurs peuvent donner leur sang et bénéficier d’une entrée gratuite (inscription à [email protected] ou 0173 5364689).
« Nous espérons toucher le public avec cette exposition », explique Gabriele Quandt des Amis de la nouvelle galerie nationale après la baisse du nombre de visiteurs due à la pandémie de corona. C’est ainsi que le catalogue de l’exposition était dédié à Christian Drosten…
Jusqu’au 23 avril, Schloßstr. 70, mar.-ven. 10h à 18h, samedi et dimanche 11h à 18h, 12 euros