Soutenu par plus de 80 % de la population française, le droit à l’avortement inscrit dans la Constitution s’est progressivement imposé, convaincant même la droite.


Là La France est le premier État au monde à avoir inscrit le droit à l’avortement dans sa Constitutionun jour historique surtout compte tenu des pas en arrière que le monde fait en matière de droits essentiels et, en particulier, des droits des femmes. Un vote important, notamment parce que la proposition a été votée à une écrasante majorité: 780 députés ont voté contre, seulement 72 députés ont voté contre. Le résultat a été accueilli par une standing ovation à la Chambre.

En France, le Sénat a approuvé l'inscription de l'avortement dans la Constitution

En France, l’avortement est un droit constitutionnel

Le le recours à l’avortement est déjà garanti dans la loi française par la loi Simone Veil. Approuvé en 1975, il permet aux femmes d’interrompre leur grossesse jusqu’à la fin de la 14ème semaine ou pour raisons médicales tout au long de la grossesse. Soutenue par plus de 80 % de la population française selon différents sondages, la constitutionnalisation de l’avortement s’est progressivement imposée dans le paysage politique. Convainquant au final également droite et extrême droitehistoriquement contraire, ce qui ils ont fini par voter massivement en faveur de la réformemalgré quelques doutes.

Le danger créé par l’arrêt Roe c. Patauger

Le président Macron a pris un engagement personnel le 8 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, pour présenter l’actualité. Une loi arrivée rapidement en réponse aux inquiétudes nées de l’annulation, il y a un an et demi, de l’arrêt qui garantit le droit à l’avortement dans tout le pays aux États-Unis. Révoquer le célèbre Décision Roe c. PataugerEn effet, la Cour suprême américaine a donné la possibilité aux États d’adopter leur propre législation sur l’avortement. Une dizaine d’États ont interdit l’avortement, tandis que d’autres l’ont restreint.

La Tour Eiffel illuminée après le vote historique qui a permis à la France d’être le premier pays au monde à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)

Un droit trop souvent menacé

Le le droit à l’avortement est toujours « en danger » – a déclaré le Premier ministre français Gabriel Attal dans son discours avant le vote – à la « merci de ceux qui décident de le reconnaître ou non ». Pour cette raison, le vote rachète « une dette morale envers toutes les femmes qui ont souffert directement ». Avec ce changement constitutionnel, le Premier ministre a poursuivi : La France sera «pionnier et fidèle à son héritage de phare de l’humanité et patrie des droits de l’homme et aussi et surtout des droits des femmes. »

Les mouvements contre

Dans l’après-midi, plusieurs centaines de manifestants anti-avortement rassemblés près du château de Versailles, à l’initiative de l’association Marche pour la Vie, pour protester contre la réforme. Les manifestants ont affirmé vouloir protéger la vie, contestant le fait que, selon eux et malgré les assurances du gouvernement, « les médecins n’auront plus la possibilité d’exercer leur droit de conscience ».

Le Vatican contre la France

Même le Vatican à travers le Académie Pontificale pour la Vie il a lancé sa mise en garde contre le vote français en déclarant que « précisément à l’ère des droits de l’homme universels, il ne peut y avoir de droit de prendre une vie humaine ». La protection de la vie humainecontinue, « c’est le premier objectif de l’humanité» et pour l’Église catholique, rappelle-t-il ensuite, citant le Pape François, « la défense de la vie n’est pas une idéologie, c’est une réalité, une réalité humaine qui implique tous les chrétiens, précisément parce qu’ils sont chrétiens et parce qu’ils sont humains »

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