SoftBank : les baisses de salaire ne compensent pas les flops d’investissement


Le fondateur Masayoshi Son tente de redresser la situation de SoftBank après une perte historique pour son unité Vision Fund. Mais les mesures prises pour contrer la baisse des bénéfices et la baisse du cours de l’action sont trop peu, trop tard. Ils comprennent de fortes réductions de salaire pour les dirigeants du groupe d’investissement technologique japonais.

Les réductions étonnamment importantes font suite à une perte d’investissement record de 3,5 milliards de yens (27,5 milliards de dollars) dans l’unité Vision Fund pour l’année se terminant en mars. Curieusement, le salaire de Son est resté inchangé à 100 millions de yens (785 000 $). Parmi les dirigeants qui ont subi une réduction de leur enveloppe salariale, citons le directeur financier Yoshimitsu Goto. Sa rémunération a baissé de 40% par rapport à l’année précédente

SoftBank a une histoire de largesse. Simon Segars, l’ancien directeur général de l’unité de puces de la société Arm, a gagné 9 millions de dollars au cours des trois mois où il a été administrateur. L’ancien chef de l’exploitation Marcelo Claure, qui a quitté SoftBank plus tôt cette année après des mois de négociations glaciales sur le salaire, a gagné plus de 14 millions de dollars l’année précédant son départ. Cela le mettait sur un pied d’égalité avec l’ancien directeur de l’exploitation de Bank of America Thomas Montag.

SoftBank a imputé la perte record de son premier Vision Fund au cours de l’année qui s’est terminée en mars à la vente de technologies aux États-Unis et en Chine. Mais certaines sociétés de premier plan dont SoftBank est le principal actionnaire ont réalisé des performances bien inférieures à celles du marché. Les actions de la plate-forme de commerce électronique sud-coréenne Coupang ont chuté de 72% depuis sa cotation. Le stock de Didi, un groupe chinois de covoiturage, a chuté de 75 % au cours de la dernière année.

De tels revirements remettent en cause la stratégie des dirigeants de SoftBank, dont Rajeev Misra, directeur général de SoftBank Investment Advisers, qui supervise les fonds Vision de la société.

Les actions de SoftBank ont ​​diminué de moitié depuis leur sommet de 2021. Ils se négocient en dessous de la valeur comptable à moins de la moitié de la valeur nette d’inventaire déclarée du groupe de 150 milliards de dollars.

Son a promis de jouer la défense, de ralentir le rythme des nouveaux investissements et de préserver les liquidités. La question pour les investisseurs devrait être de savoir s’il vaut la peine de détenir des actions dans une entreprise qui continue de rémunérer fortement les dirigeants pour sous-performer le marché.

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