Sofía Comas allie littérature, tradition, électronique, danse… dans ‘A un pájaro rojo’


Sofía Comas vient de sortir son deuxième album ‘A un pájaro rojo’ sur Everlasting Records. Nous l’avons rencontrée avec un premier album intitulé « L’été sera éternel », inspiré par la mort de son père. Récemment, il a également sorti un EP de deux chansons avec Soleá Morente, pour souligner la précieuse ‘Ay voix secrète’. Ce nouveau travail plonge dans sa recherche de la tradition en même temps que le contemporain, qui dans la scène est une grande interprète compte tenu de ses études de danse. Quelque chose qui peut être vu lors de la présentation de l’album au Teatros del Canal de Madrid demain, jeudi 9 mars. Spectacle pour lequel il n’y a que quelques billets en vente.

En écoutant des chansons comme ‘A un pájaro rojo’ ou ‘La tormenta’, les comparaisons avec Maria Arnal ou Ibeyi peuvent sembler inévitables. Mais ils sont aussi très simplistes. Sofía Comas est une artiste de 37 ans qui a puisé dans toutes sortes de références pour construire cette œuvre. Le poète aztèque Nezahualcóyotl est celui qui a inspiré les chansons ‘Hasta el alba’ et ‘Ascender’, dans lesquelles la parole alterne avec un rythme de type Radiohead. Dans le premier, le « loup aveugle hurlant à une étoile » est une phrase de Lorca.

Dans la production on retrouve Mumbai Moon, choisi pour être un producteur indien familier avec le beatmaking et le sample. Et là aussi les textures sont complexes. La musique de Joe Hisaishi (‘Spirited Away’) a inspiré ‘Esperanza verveine’. Les arrangements du titre ‘A un pájaro rojo’, réalisés par le musicien de jazz Pablo Martín Caminero, émanent du guitariste de jazz Pat Metheny. ‘Arrorró’ (qui vient d’être remixé par Le Parody) n’est pas le nouveau ‘EAEA’, mais une berceuse canarienne que Sofía a rencontrée à travers la folkloriste d’El Hierro Valentina la de Sabinosa, samplée à une autre occasion par Refree.

C’est ainsi que se construit un album complexe de 8 chansons qui parle de rituels et de superstitions, d’amour et d’espoir, avec une touche ancestrale. «J’ai écouté cette fois à satiété le Chants de Santa Maria, par Alfonso X El Sabio. Et je le dirai très clairement : le Moyen-Âge, c’est de la pure pop ! », a-t-il expliqué dans une interview à Fernando Neira. Et les Cantigas ont inspiré l’arrangement des cordes de ‘En tu joue’, un autre des points forts d’un album qui a été présenté avec les singles ‘La tormenta’ et ‘Esperanza verbena’.

Pour le concert de ce jeudi 9 mars, Sofía Comas aura Paula Vegas aux chœurs, guitare et piano, Pedro González Díaz (Pedraxe) aux chœurs, guitare, clavier et bases, Mariana Mott aux percussions et Javier Martín Balsa à la partie électronique. Et la danse et la chorégraphie de Merce Matus (La Merce, finaliste des Max Awards 2022) et la mise en scène de Julian Fuentes Reta (Prix Max 2015 du meilleur réalisateur et du meilleur spectacle) seront également de la partie.




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