Söder : le gouvernement le plus impopulaire de tous les temps

Aujourd’hui, les dirigeants politiques de tous les partis rencontrent leurs partisans sous des tentes à bière et utilisent parfois des mots durs pour critiquer leurs opposants politiques.14/02/2024 | 4:39 minutes


Peu après 10 heures du matin, Markus Söder s’installe dans la Passauer Dreiländerhalle, décorée en blanc et en bleu, et le groupe entonne la marche du défilé bavarois – le folklore bavarois, c’est ce que la CSU préfère. Il ne faut pas longtemps avant que le Premier ministre bavarois fasse ce qu’on attend de lui ici : il se plaint de la coalition des feux tricolores.
C’est « le gouvernement fédéral le plus impopulaire de tous les temps », estime Söder. C’est le mercredi des Cendres politiques, le « plus grand rassemblement politique du monde », comme l’appelle la CSU. Les gens sont venus à Passau de toute la Bavière, certains d’entre eux sont arrivés en bus, donc ça peut être bruyant et copieux – comme Söder l’aime. Pour l’avenir il annonce :

Nous ne voulons pas des Verts dans le prochain gouvernement fédéral. Les Verts ne sont pas aptes à gouverner, ni en Bavière ni à Berlin.

Markus Söder, Premier ministre bavarois

Söder : Les feux de circulation sont une « connexion stoner »

Cela peut également être considéré comme une astuce contre le leader de la CDU, Friedrich Merz, qui n’a pas voulu exclure récemment une collaboration avec les Verts. La coalition des feux tricolores n’est rien d’autre qu’une « connexion stoner ». Söder souhaite une « Bavière sans drogue » et reçoit de vifs applaudissements et de nombreuses personnes dans la salle boivent une longue gorgée de bière dans leur chope de bière.

L’ennemi, c’est l’AfD.

Markus Söder, Premier ministre bavarois

Mais le gouvernement fédéral actuel n’est pas un ennemi, souligne Söder. En marge de la politique, de plus en plus de partis émergent avec l’Union des valeurs et l’Alliance Sahra Wagenknecht et il prévient son propre partenaire de coalition, les Électeurs libres : « Faites attention à ne pas vous y glisser. » L’adjoint de Söder, Hubert Aiwanger, devrait enfin s’occuper de l’économie et de l’énergie : « Le ministère passe avant la manifestation ! »

Lors du traditionnel mercredi des Cendres, les partis se mettent dans l’ambiance de la campagne électorale européenne. Stefan Leifert, correspondant de ZDF, rend compte du plus grand rassemblement à Passau.14/02/2024 | 1:39 minutes


Mercredi des Cendres politiques : la protestation des agriculteurs est un enjeu partout

Les électeurs libres se trouvent à Deggendorf, à une bonne cinquantaine de kilomètres. Là, leur patron crie : « Nous sommes le rempart de la démocratie et le centre ». Aiwanger soutient les agriculteurs : « Nous avons besoin d’une économie forte, et une agriculture forte en est la base. » Les manifestations des agriculteurs du début de l’année sont un sujet pour tous les partis en ce mercredi des Cendres politiques.

Des agriculteurs des Verts et du SPD sont venus protester. L’enthousiasme pour les partis au pouvoir est limité en Basse-Bavière. La dirigeante des Verts bavarois, Katharina Schulze, ne s’en laisse pas décourager, salue également « ceux qui huent » et déclare :

Parlons de tout, discutons, ça en fait partie, mais s’il vous plaît avec décence et respect.

Katharina Schulze, chef du parti des Verts au Parlement du Land de Bavière

Dans le Bade-Wurtemberg, où les Verts célèbrent traditionnellement le mercredi des Cendres politiques à Biberach, l’événement a été annulé en raison de protestations.

En ce qui concerne le mercredi des Cendres, la Bavière et la CSU restent la mesure de toutes choses. Mais désormais, presque tous les partis vous invitent à un échange rituel de coups rhétoriques. 14/02/2024 | 2:48 minutes


Klingbeil tire contre l’AfD

A Vilshofen, en Basse-Bavière, le leader du SPD Lars Klingbeil, qui ne souhaite discuter qu’avec les agriculteurs en petits groupes, s’exprime « loin des hurleurs qui crient dans leur mégaphone lors des manifestations ». Il n’a pas précisé sur quoi porteraient exactement les discussions, mais il a transmis un message aux agriculteurs :

L’AfD est la mort de l’agriculture allemande.

Lars Klingbeil, président du SPD

L’AfD célèbre son mercredi des Cendres politiques à Osterhofen devant près de 1 000 participants. Le principal candidat aux élections européennes, Maximilian Krah, y prend la parole et déclare qu’à la fin de cette année électorale, l’Allemagne sera différente de ce que l’AfD avait imaginé. Nous devons nous battre dur pour cette autre Allemagne.

Lisons plus de contes de fées. Parlons davantage allemand. Apprenons à nouveau des poèmes.

Maximilian Krah, premier candidat de l’AfD aux élections européennes

Strack-Zimmermann : ne renoncez pas aux droits civiques

Une militante des élections européennes parle également au nom du FDP : Marie-Agnes Strack-Zimmermann. A propos des ambitions présidentielles renouvelées de Donald Trump, elle déclare : « Nous devons être vraiment, vraiment éveillés maintenant. Tous les démocrates ensemble, ce n’est pas drôle. » Elle s’adresse à son public avec un appel combatif :

Surtout dans les moments difficiles, nous ne devons pas renoncer aux droits civiques. Sans les Démocrates Libres, la politique n’est rien. Sans paix et sans liberté, tout n’est rien.

Marie-Agnès Strack-Zimmermann, tête de liste du FDP aux élections européennes

CSU : Enfin, les hymnes

Retour à la Dreiländerhalle de Passau : après Söder, l’homme politique européen Manfred Weber doit y prendre la parole. Ce n’est pas une tâche gratifiante, les rangs s’éclaircissent déjà, les murmures dans la salle se font de plus en plus forts, mais Weber prononce un discours combatif pour l’Europe. À la fin, les hymnes bavarois, allemands et européens sont chantés. C’est ainsi que se termine le mercredi des Cendres politique, où chacun tire sur tout le monde et, surtout, se vante.



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