Skriniar s’ouvre à la Juventus : mission Giuntoli pour aider Motta


Le défenseur salue l’intérêt venant de Turin, où il pourrait se relancer après la noirceur parisienne. Le prêt nécessitera un travail diplomatique

Alexandre Grandesso

16 novembre – 11h10 -PARIS

C’est une lueur de lumière importante. De ceux qui peuvent pousser vers des solutions potentielles qui conviennent alors à tout le monde. Et même s’il est trop tôt pour évoquer un quelconque scénario concret de transaction, il est normal qu’un joueur comme Milan Skriniar, en marge du PSG qui lui verse un salaire de joueur de haut niveau, ne soit pas indifférent à l’intérêt d’un grand club comme la Juventus. qui, à son tour, doit résoudre l’urgence de la défense en faisant face aux inévitables limites budgétaires. L’équation est complexe, mais la volonté de l’ancien capitaine de l’Inter pourrait s’avérer décisive ne serait-ce que pour donner l’impulsion au dialogue entre deux clubs qui partent plutôt de positions très éloignées.

destin

Le bilan saisonnier de Skriniar est pour l’instant clair. Zéro minute en Ligue des Champions et seulement trois matchs dès la 1ère minute en Ligue 1, plus une vingtaine de minutes par match en cours. En tout, quatre participations sur quinze possibles. Bref, trop peu pour le capitaine slovaque, qui est toujours un protagoniste de son équipe nationale, qui ne fait plus partie des plans de Luis Enrique. Pourtant, l’entraîneur parisien l’avait utilisé assidûment en début de saison dernière, faisant de lui une référence aux côtés de Marquinhos. Au moins jusqu’en janvier, lorsque l’ancien joueur des Nerazzurri s’est blessé à la cheville gauche. Un problème qui a conduit à une opération chirurgicale, changeant ainsi son destin, car une fois revenu fin mars, Skriniar n’était plus en mesure de retrouver la place qu’il avait méritée avec sa personnalité et son engagement habituels.

enquête

En effet, Lucho a progressivement commencé à se passer de lui et fin août le défenseur s’est également retrouvé sur le marché, sans aucun avertissement mais suite à l’intervention de l’entraîneur espagnol qui ne le considère pas compatible avec sa philosophie de jeu. En fait, Luis Enrique préfère l’Équatorien Pacho, voire le jeune Brésilien Beraldo. Et il l’a fait savoir ces derniers jours, précisant avoir accepté le poste sur le banc du club de l’émir du Qatar après que certains joueurs aient déjà été embauchés. Y compris Skriniar, que le président Nasser Al Khelaifi poursuivait depuis longtemps, insistant sur diverses offres à l’Inter, mais finissant par le signer comme agent libre, lui garantissant ainsi un salaire de 10 millions d’euros, bonus exclus. Reniflant un éventuel accord, la Juventus avait déjà testé le terrain pour un prêt cet été. Une hypothèse qui n’a pas été très appréciée du PSG et qui est rapidement passée au second plan lorsque Al Nassr s’est montré intéressée par l’Arabie Saoudite, mais trop tard pour se concrétiser. Finalement, le joueur est resté à Paris, mais dans le rôle anormal de remplaçant de luxe.

obstacle

Entre-temps, le Slovaque a retrouvé un excellent niveau de forme, mais après quatre mois sans presque jamais jouer, il pourrait inévitablement évaluer des alternatives pour retrouver sa place de titulaire. A un mois du marché des transferts hivernal, le joueur reste certes concentré sur le PSG sans toutefois éluder les perspectives de débarquement mais uniquement dans des clubs du niveau de la Juventus. C’est-à-dire dans l’élite du football à laquelle appartient l’ancien capitaine de l’Inter. Et pas seulement à cause du salaire, qui constitue pourtant un premier obstacle pour le club de la Juventus qui se lance dans une politique de plafonnement salarial drastique. Le club turinois n’a pu prendre en charge qu’une partie du salaire du défenseur. Une solution que le PSG n’aime pas, car il reste plus enclin à un transfert permanent qu’à un prêt qui, entre autres, ne conviendrait même pas au joueur, s’il était limité à la deuxième partie de la saison en cours.

formules

La situation de Kimpembe, défenseur central qui vient de quitter l’infirmerie après plus d’un an et demi de rééducation suite à une rupture du tendon d’Achille, augmente également le niveau de complexité. Le Français a récemment repris l’entraînement, mais il n’est pas sûr qu’il offre les mêmes garanties que par le passé. Le PSG, qui a également dû composer en début de saison avec la blessure de longue durée de son autre défenseur central Lucas Hernandez, devrait donc assurer une couverture avant d’étudier plus attentivement le dossier Skriniar. Le directeur technique de la Juve, Cristiano Giuntoli, a cependant une carte à jouer : les bonnes relations avec Luis Campos, patron du marché des transferts parisien. Ce n’est pas un hasard si le directeur de la Juventus a promu Andrea Serra au poste de leader des recruteurs, fraîchement sorti de deux ans au PSG de Campos. Il appartient donc au manager italien d’entamer une négociation pour une formule qui satisfasse tout le monde : le PSG qui privilégie les ventes mais doit encore se débarrasser d’un salaire non monétisé sur le terrain ; le joueur, qui a encore trois ans et demi de contrat et est également suivi par des clubs anglais et allemands qui pourraient, comme en Arabie, satisfaire plus facilement ses besoins financiers. C’est la Juventus qui doit faire face à l’urgence en défense, en mettant en place sa refondation. Le voyage n’en est qu’au début. C’est à Skriniar de montrer la direction.





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