Au moins six personnes ont été tuées mardi dans des affrontements entre manifestants et policiers et paramilitaires pakistanais. Les agences de presse internationales en parlent. Il s’agit de deux manifestants et de quatre militaires. Plus d’une trentaine de manifestants auraient également été blessés. Des milliers de manifestants manifestent depuis dimanche dans la capitale Islamabad et ailleurs au Pakistan pour la libération de l’ancien Premier ministre populaire Imran Khan.
Certains d’entre eux auraient conduit un convoi de véhicules vers les forces paramilitaires à Islamabad. L’actuel Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif déclare que quatre soldats ont été tués.
Du côté des manifestants, une personne aurait été abattue et une autre écrasée, rapporte le parti PTI, fondé par Khan. Les autorités pakistanaises n’ont pas encore répondu à ces allégations. Ils tiennent les manifestants, notamment l’épouse de Khan, Bushra Bibi, pour responsables de la mort des quatre soldats.
Le populaire Khan est devenu Premier ministre en 2018 après la victoire du PTI aux élections, mais a été contraint de démissionner en 2022. Il est soupçonné de corruption et de divulgation de secrets d’État. Khan et ses partisans parlent d’une conspiration du gouvernement et des influents dirigeants de l’armée. Le Pakistan a été gouverné par des dictateurs militaires pendant des décennies.
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Sur X Khan appelle ses partisans « à ne pas abandonner tant que les demandes ne seront pas satisfaites ». Outre la libération de Khan, les manifestants exigent la démission du gouvernement en place, qui, selon eux, n’est au pouvoir que grâce à la fraude électorale commise lors des élections de février de cette année. Le ministre de l’Intérieur Mohsin Naqvi a déclaré aux journalistes qu’il avait exclu toute forme de négociation avec les manifestants. « Il ne s’agit pas d’une manifestation pacifique », a également déclaré le Premier ministre Sharif dans un communiqué. « C’est de l’extrémisme. »
« Violences excessives »
Les manifestants ont, entre autres, incendié un poste de police, rapporte l’agence de presse Reuters. Des journalistes auraient été attaqués à divers endroits. Selon le Premier ministre Sharif, les manifestants poussent la police et l’armée « aux limites de la retenue ».
L’armée pakistanaise a eu recours à « une force illégale et excessive » contre les manifestants, a déclaré Amnesty International. Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, il y a : « tirer à vue »ordres contre les militants. Amnesty demandée dans un communiqué X que ces ordonnances soient retirées. Amnesty demande également la libération des milliers de manifestants arrêtés depuis dimanche.