Les tournois italiens et les Jeux olympiques exaltent Sinner qui se sent très à l’aise sur le gazon londonien
Le cadeau qu’on peut, ou plutôt qu’on doit, faire à Jannik pour le remercier de toutes ces émotions est aussi le péché à ne pas commettre en repensant à sa série de victoires : penser qu’elles vont de soi, que si on bat De Minaur six fois vous le battrez également la septième et ainsi de suite. Le sport n’est pas comme ça, et surtout le tennis : le niveau est si élevé que si l’on baisse légèrement, on peut perdre face à de nombreux adversaires. Eh bien, ce concept s’applique également aux plus forts d’entre tous : il suffit de réfléchir aux récentes difficultés d’Alcaraz pour se rendre compte à quel point le monde des raquettes est difficile et compétitif. Sinner perdra, espérons-le le plus tard possible, mais il perdra : et la façon dont il réagit à la défaite (92 jours se sont écoulés depuis la dernière) sera un autre des moments fondamentaux de croissance qu’il sait si bien métaboliser pour devenir encore plus fort. Cela dit, il est naturel d’essayer d’émettre des hypothèses sur ce que pourraient être les grands objectifs saisonniers de notre champion au-delà de la position dans le classement.
terre à terre
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Le calendrier peut toujours changer, mais Sinner jouera 18 à 20 tournois : les quatre Chelems, les neuf Masters 1000 (même s’il n’aime pas Madrid, mais il aime encore moins le zéro au classement), quatre ou cinq ATP 500. , les finales et les Jeux Olympiques. Il est vrai qu’il faut se qualifier pour la finale en terminant l’année dans le top huit, mais même si cela n’arrivait pas (nous pensons de manière absurde, évidemment), Jannik pourrait utiliser la wild-card qui revient au vainqueur d’un des Majeurs non directement admis à l’événement de Turin. Le triomphe en Australie vaut donc presque une qualification anticipée. Sinner essaiera cependant de bien faire partout et ne fera jamais un choix aléatoire favorisant un tournoi plutôt qu’un autre : toutes les victoires sont belles. Mais force est de constater que les internationaux italiens sont dans son cœur. L’année dernière, Simone Vagnozzi avait ressenti un peu de tension avant de jouer à Rome et l’élimination en huitièmes de finale avec Francisco Cerundolo lui a donné raison. Leçon apprise, le nouveau Jannik, plus souriant et… gagnant, pourra profiter de l’ambiance du Forum. La terre battue ne sera jamais sa surface préférée, mais à Roland-Garros, il a atteint les quarts de finale en 2020 après avoir battu Zverev. La plus grande résistance et puissance physique, ainsi qu’un plus grand nombre de solutions et de choix tactiques, lui permettront d’être plus compétitif même sur terre battue, où il n’a remporté qu’un seul titre jusqu’à présent (Umag 2022 en finale à Alcaraz). Le tournoi olympique se jouera sur les courts du Slam parisien, que Sinner a déclaré parmi ses objectifs saisonniers : il se soucie beaucoup du drapeau et rêve de médaille.
vengeance sur l’herbe
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Entre Rome et les JO il y a Roland Garros et surtout Wimbledon. Sinner est à l’aise sur les pelouses londoniennes : lors des deux dernières éditions, il n’a perdu que contre Djokovic (en quarts de finale en 2022 après avoir battu Alcaraz, en demi-finale en 2023) et a hâte de prendre sa revanche. Sa croissance au service, son niveau de retour exceptionnel et une plus large gamme de variations (les dos et les volées sur gazon sont fondamentaux) le placent également parmi les favoris à Londres. Celle de New York est aussi une étape particulièrement importante : le meilleur souvenir à l’US Open, les quarts de finale de 2022, est aussi le pire car il a perdu un match épique contre Alcaraz dans lequel il avait une balle de match. Mais dans la dernière partie de la saison, le véritable objectif est la finale, également parce qu’à Turin, Jannik pourrait – qui sait – terminer l’année à la première place du classement. Comme mentionné, aucune victoire n’est acquise. Mais c’est merveilleux de penser que je peux y accéder.