Si une athlète s’était présentée aux Jeux olympiques avec un niveau de testostérone plus élevé, induit plutôt que naturel, aurait-elle été admise ? Et puis, le type de sport pratiqué est-il important ?


Antonella Baccaro (photo de Carlo Furgeri Gilbert).

ÀCette semaine aussi, nous parlons des JO de Paris. Mais cette fois, nous le faisons pour examiner avec un esprit froid l’un des cas les plus sensationnels, celui de la boxeuse algérienne Imane Khelif.

Son histoire mérite le respect : il n’aura certainement pas été facile pour elle, en tant qu’intersexuelle, de grandir dans une société patriarcale et fondamentalisteoù il a été victime d’intimidation. Je crois que certaines des personnes qui l’ont défendue dans la controverse sur l’opportunité de lui permettre de boxer dans le tournoi olympique féminin, en raison de ses niveaux élevés de testostérone, ont pris en compte son courage et sa dignité.

Mais il faut alors qu’il y ait une évaluation technique qui sous-tend les choix de ce type. La décision prise par le Comité olympique de faire concourir Imane dans la compétition féminine est étayée par des évaluations sur le fond que nous aimerions connaître plus en détail, car cela démantèlerait immédiatement de nombreuses controverses instrumentales. Je fais référence à celles de nature idéologique et même politique, celles qui reposent sur une conception ancienne du genre, avec des effets discriminatoires, du moins de mon point de vue.

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Ceci posé, je me permets de poser quelques questions, car je n’ai aucune certitude. Le premier : Si une athlète s’était présentée aux Jeux olympiques avec un taux de testostérone induit plus élevé, et non naturel comme celui d’Imane, aurait-elle été admise ? Et sinon, la raison aurait-elle été uniquement un comportement incorrect ou même l’avantage injuste que l’athlète aurait acquis en modifiant ainsi ses caractéristiques techniques ? La réponse est pertinente, car s’il était admis que des niveaux de testostérone plus élevés apportent un plus, on ne pourrait l’ignorer même si ceux-ci sont innés.

Finalement, je me demande : le type de sport pratiqué est-il indifférent à ces évaluations ? Ça veut dire quoi, Y aurait-il eu une controverse même si l’athlète s’était présenté à une compétition comme le tir aux pigeons d’argile, où la force n’est pas la principale compétence qui fait la différence ? En un coup d’œil, je dirais non. Eh bien, je n’ai pas encore trouvé d’explications à ces questions. Certes, dans une question aussi complexe, des réponses tout aussi complexes sont nécessaires.

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