Malheureusement, nous retournons en prison. Cet aspect est mis en lumière par un passage du 18e rapport Antigone, présenté aujourd’hui, jeudi 28 avril. Au 31 décembre 2021, parmi les détenus présents dans les prisons italiennes, seuls 38 % en étaient à leur première incarcération. Les 62% restants en prison l’avaient déjà été au moins une autre fois. 18% y étaient déjà allés 5 fois ou plus. Le pourcentage de ceux qui y sont allés plusieurs fois baisse pour les étrangers, mais remonte pour les Italiens, pour qui on imaginerait plutôt que les parcours de réinsertion sociale sont plus faciles.

Le taux de récidive augmente : en moyenne 2,37 crimes par détenu

En moyenne, il y a un pourcentage de 2,37 délits par détenu. Au 31 décembre 2008, le nombre d’infractions par détenu était inférieur à 1,97. Par conséquent, les crimes en général diminuent, les prisonniers diminuent en termes absolus mais le nombre moyen de crimes par personne augmente. Ceci est une indication de l’augmentation du taux de rechute. Les crimes les plus fréquents sont ceux contre les biens (31 000), ceux contre la personne (23 000) et les infractions à la législation antidrogue (19 000). Les infractions à la loi sur les armes (9 249), les délits contre l’administration publique (8 685), de type mafieux ex 416bis (7 274) et contre l’administration de la justice (6 471) se suivent à une distance significative.

Plus de 32 mille personnes en mesure alternative à la détention

Au 15 mars 2022, 32 460 personnes étaient en mesure alternative à la détention. Parmi ceux-ci, 20 347 (62,7 %) étaient en placement familial probatoire au service social, 11 241 (34,6 %) en détention à domicile, 872 (2,7 %) en semi-liberté. 9,3% des personnes dans une autre mesure (ou 3 017) étaient des femmes. Un pourcentage plus élevé que celui des femmes en prison, en raison des peines courtes généralement infligées aux femmes et du faible danger social. La mesure de probation concernait également 24 402 personnes. Le domaine des sanctions de substitution (semi-détention et liberté contrôlée) – qui ne concernait que 129 personnes – s’avère très restreint, ce que la loi déléguée portant réforme de la procédure pénale entend renforcer. 8 860 personnes font l’objet de travaux d’utilité publique, presque exclusivement (93,1 %) pour des infractions au code de la route. Enfin, la mesure de sécurité de la probation touche 4 617 personnes.

Après le déclin sous la pandémie, la présence des détenus repart à la hausse

Le total des personnes présentes, qui avait chuté de façon drastique au cours de la première année de la pandémie, a recommencé à augmenter. Il est passé de 53 364 admissions fin 2020 à 54 134 fin 2021. Fin mars 2022, on comptait 54 609 détenus dans les prisons italiennes. Le taux de surpeuplement officiel moyen était de 107,4 %. Officiel, car en fait – souligne l’enquête – en raison de petits ou grands travaux d’entretien, la capacité réelle des instituts est souvent inférieure à celle officielle. Dans certaines régions, le taux de surpeuplement moyen est supérieur à la moyenne nationale de 107,4 % : dans les Pouilles, il est de 134,5 %, en Lombardie de 129,9 %. Fin mars, l’affluence était de 164 % à Varèse, 165 % à Bergame et Busto Arsizio et 185 % à Brescia « Canton Monbello ».

Peu de femmes : 4,2 % du total

Au 31 mars 2022, 2 276 femmes étaient présentes dans les prisons italiennes, soit 4,2 % de la population carcérale totale. En observant l’évolution du pourcentage au cours des trente dernières années, il ressort que des variations importantes se sont produites au cours des années 1990, atteignant plus de 5 % entre 1991 et 1993 et ​​tombant à 3,8 % en 1998. Au cours des deux dernières décennies, le pourcentage de femmes en prison s’est au contraire toujours situé autour de 4 %, subissant quelques fluctuations mais restant constamment en deçà du point de pourcentage. Sur les 2 276 femmes détenues au 31 mars 2022, 727 sont d’origine étrangère soit 31,9%. Le pourcentage est légèrement supérieur à celui des hommes dans les détenus étrangers, égal à 31,3 %. Pour les femmes étrangères, les deux premiers pays d’origine sont la Roumanie (24,9 %) et le Nigéria (16,5 %), suivis de loin par le Maroc (5,8 %), la Bosnie-Herzégovine (5,1 %) et la Bulgarie (4 %).



ttn-fr-11