Le Premier ministre wallon Elio Di Rupo (PS) a publié un nouveau livre. Dans « Le labyrinthe du pouvoir », Di Rupo, aujourd’hui âgé de 72 ans, revient sur sa vie politique atypique. Il explique entre autres pourquoi il n’a pas démissionné en 1996 après avoir été accusé de pédophilie. S’il était renvoyé, écrit-il, « seule la mort aurait pu me libérer de ce cauchemar ».
Dans le livre, Di Rupo témoigne du chemin qu’il a parcouru. De Morlanwelz dans le Hainaut – où il était le benjamin d’une famille de sept enfants avec une mère célibataire – au siège du PS à Bruxelles avenue Keizers, en passant par la rue Wetstraat 16 et l’Elysette à Namur, jusqu’à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.
La mère de Di Rupo garde toujours son bébé près d’elle. « Je ne sais pas si le sentiment d’être l’élu dans ma petite enfance a déterminé mes choix futurs, en particulier ma décision d’entrer en politique et de revivre à travers les élections le drame d’être l’élu ou non, mais cela donne certainement matière à réflexion », écrit Di Rupo.
Adolescent, il ne réussit pas bien à l’école, mais Di Rupo finit par obtenir un doctorat en sciences. Il abandonne son rêve de travailler comme scientifique aux États-Unis pour une carrière politique. Il a débuté au cabinet du ministre fédéral Jean-Maurice Dehousse et est devenu lui-même ministre de l’Éducation en 1992. Deux ans plus tard, il remplace Guy Coëme au gouvernement fédéral et devient vice-Premier ministre.
Accusé de pédophilie
En novembre 1996, Di Rupo a été accusé de pédophilie. C’est une affaire qui aurait pu bouleverser sa vie et sa carrière, mais au bout de quelques semaines seulement, elle s’avère inutile. Il semble que derrière ces accusations se cache une démarche orchestrée par les services de police, écrit Di Rupo. « Si j’avais démissionné du gouvernement, il n’y aurait jamais eu de contre-enquête, ni d’issue heureuse. Aux yeux du public, je serais resté ce ministre renversé dans une affaire de pédophilie. Seule la mort aurait pu me libérer de ce cauchemar, une mort que j’aurais dû hâter », admet Di Rupo.
Si j’avais démissionné du gouvernement, il n’y aurait jamais eu de contre-enquête ni d’issue heureuse.
La suite est connue. Di Rupo deviendra plus tard maire de Mons, deviendra plusieurs fois Premier ministre de Wallonie, dirigera le PS pendant de nombreuses années et deviendra également Premier ministre en 2011. De son mandat de Premier ministre, il se souvient de la fusillade de la place Saint-Lambert à Liège, de l’accident de bus à Sierre, de l’attentat contre le Musée juif de Bruxelles, mais aussi de l’abdication du roi Albert II et de la question de sa dotation. « Je reste convaincu que nous avons commis une atteinte au bon goût qui s’apparente presque à une insulte », écrit Di Rupo.
Di Rupo sera candidat aux élections du Parlement européen lors des prochaines élections du 9 juin. « La politique me rend heureux et je suis prêt pour l’avenir », dit-il.
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