Settebello et Setterosa, monde rêve d’Orient et buts olympiques : c’est parti

Demain à Fukuoka les débuts des Azzurri face à l’Argentine, lundi ceux des vice-champions avec la France : « Je voudrais une autre finale avec l’Espagne », dit Campagna. Les premiers laissez-passer pour Paris 2024 sont à gagner

Franco Carrella

L’expédition vers l’Est rappelle de doux souvenirs : à Shanghai en Chine le Settebello a remporté en 2011, à Gwangju en Corée du Sud en 2019. Les dernières médailles d’or mondiales du water-polo bleu. Et il y a Fukuoka, le QG d’aujourd’hui, au cœur de Setterosa : au Japon en 2001 est arrivé le titre qui a répété celui de Perth 1998, sous la houlette de Pierluigi Formiconi (7-3 en finale contre la Hongrie). La dernière médaille d’or mondiale de nos filles. Ce sera Azzurri de Carlo Silipo, de retour de la sixième place de la Coupe du monde à Long Beach, qui inaugurera notre nouvelle mission : dimanche, à 9 heures, heure italienne, le match facile avec la modeste Argentine servira à briser la glace dans le tournoi qui attribue les deux premiers laissez-passer pour les JO de Paris. « Nous sommes arrivés au Final Eight de la Coupe du Monde avec une lourde charge de travail sur les épaules, maintenant nous ne pouvons que nous améliorer » était le souhait de Silipo le mois dernier. Ce qu’il explique maintenant : « Il y a la bonne énergie et l’adrénaline. Pour ce groupe, jouer trois Coupes du monde en un an et demi est important car cela les aide à grandir plus vite, à gérer leurs émotions et leurs attentes. » Mardi un autre but pré-annoncé contre l’Afrique du Sud, puis jeudi la clôture du groupe contre la solide Grèce (« Excellente équipe à affronter avec détermination »), dans le match qui définira la primauté et donc l’équipe admise en quarts de finale le 24 juillet sans se qualifier pour les huitièmes de finale (où deuxième et troisième se croiseront). Par rapport aux Championnats d’Europe de Split, qui se sont clôturés par la médaille de bronze, Setterosa présente Veronica Gant à la place de Luna Di Claudio parmi les 15 équipes. En plus de Gant, quatre autres feront leurs débuts mondiaux : Dafne Bettini, Lucrezia Cergol, Agnese Cocchiere et Aurora Condorelli. « Si nous parvenons à avoir la même faim que les Européens – exhorte Silipo – alors nous pouvons être des protagonistes ». Le podium est à portée de main, à condition de bien faire même dans les phases de supériorité numérique, point sensible lors des dernières apparitions en Coupe du monde.Les États-Unis sont favoris, il va sans dire : ils ont remporté les quatre dernières éditions, passant à sept. « Si nous les rencontrons en cours de route, nous n’avons pas à avoir peur car nous n’aurons rien à perdre et nous avons même joué à égalité lors d’occasions précédentes. » Les Azzurri, qui s’entraînaient à Shanghai avec la Chine et le Canada ces derniers jours, ont perdu le match pour la troisième place contre les Pays-Bas à Budapest en 2022 (7-5).

L’ESPOIR

Même formule dans le tournoi masculin avec 16 équipes réparties en quatre groupes, également dans ce cas deux qualifiés pour les prochains Jeux. Il y a un an, Settebello avait été battu aux tirs au but en finale face à l’Espagne, ce même rival qui nous avait battus le 3 juillet dans le dernier acte de la Coupe du monde à Los Angeles (10-4) et qui part forcément en pole position. « J’espère la retrouver en finale », c’est le défi lancé par Sandro Campagna, qui a célébré contre les Espagnols il y a quatre ans à Gwangju (10-5). Lundi à 6h30 Débuts italiens contre la France, mercredi dans l’eau contre le Canada, vendredi Chine : groupe mou – à part la France, désormais une réalité solide – qui oblige à nous voir aux commandes. « Les débuts sont généralement une inconnue, due aussi au décalage horaire dont il faut disposer, et pour couronner le tout les Français ont le vent en poupe. Avec le Canada, ce sera donc un match exigeant sur le plan physique » observe Campagna. Ce qui demande du dynamisme, de la vitesse, de l’intensité et ajoute : « Nous affronterons tous nos adversaires avec beaucoup de respect. On ne veut faire aucun calcul, on veut juste gagner le groupe : les centres potentiellement dangereux ne m’intéressent pas. Ces dernières semaines j’ai vu des choses positives et négatives, parfois peu d’agressivité par exemple. Évidemment, nous prévoyons d’atteindre l’état optimal au cours de la deuxième semaine du tournoi. En dehors de l’Espagne, gardez un œil sur la Croatie, la Grèce et les États-Unis. Et quant à la piscine, au premier abord elle m’a rappelé celle des Jeux de Londres 2012 : le cadre est fabuleux et les espaces sont grands ». Par rapport aux derniers Championnats d’Europe, Gonzalo Echenique (alors convalescent) revient à la place de Jacopo Alesiani. L’autre gaucher est Luca Damonte, qui a travaillé dur ces dernières semaines pour se remettre d’une blessure. Le plus jeune du groupe est Francesco Condemi, dix-neuf ans, fraîchement transféré d’Ortigia au Pro Recco, le club qui, en remportant tout en Europe, nous a donné plus d’énergie.

AMARCORD

C’est précisément à Fukuoka que Campagna a été baptisé sélectionneur mondial : il avait succédé à Ratko Rudic en novembre 2000, il avait entraîné les Azzurri vers une médaille d’argent européenne inattendue en juin 2001, puis le mois suivant il perdait le bronze en finale avec Russie (7 -6). La tête haute, après avoir atterri au Japon sans deux joueurs clés comme Fabio Bencivenga (douleur cervicale) et Leonardo Sottani (fracture du cartilage costo-sternal). Des absences auxquelles s’est ajoutée, pour les deux premiers matchs, celle du suspendu Roberto Calcaterra. Le titre est allé à l’Espagne (déjà championne du monde à Perth trois ans plus tôt), 4-2 contre la Yougoslavie, le même résultat avec lequel ils nous ont battus en demi-finale. D’autres temps et d’autres water-polo, avec un calendrier moins bouché et schizophrène. Encore une fois, la couverture télévisée est assurée par Rai (entre RaiSport, Rai 2 et RaiPlay) auquel s’ajoute Sky (via Sky Sport Summer et Sky Sport Arena).

LA SETTEROSA: Banchelli, Condorelli, Avegno, L.Cergol, Bianconi, C.Tabani, Galardi, Picozzi, Giustini, A.Cocchiere, Marletta, Palmieri, Viacava, Bettini, Gant.

Groupe C. Dimanche 16 : Italie-Argentine (9h heure italienne, 16h heure locale), Grèce-Afrique du Sud (10h30).

Mardi 18 : Afrique du Sud-Italie (5), Argentine-Grèce (6h30).

Jeudi 20 : Argentine-Afrique du Sud (2), Grèce-Italie (3h30).

Samedi 22e tour, lundi 24e quarts de finale, mercredi 26e demi-finales, vendredi 28e finales.

Les autres groupes :Chine, France, États-Unis, Australie (A); Espagne, Israël, Hollande, Kazakhstan (B); Canada, Nouvelle-Zélande, Hongrie, Japon (D).

LE SEPTEMBRE: Del Lungo, Nicosia, E.Di Somma, Dolce, Renzuto, F.Condemi, Damonte, Cinnamon, F.Di Fulvio, Echenique, A.Fondelli, N.Presciutti, Velotto, Bruni, Marziali.

Groupe B. Lundi 17 : Canada-Chine (5), France-Italie (6h30).

Mercredi 19 : Italie-Canada (2), Chine-France (3h30).

Vendredi 21 : Chine-Italie (10h30), France-Canada (13h30).

Dimanche 23 huitièmes de finale, mardi 25 quarts de finale, jeudi 27 demi-finales, samedi 29 finales.

Les autres groupes :États-Unis, Australie, Kazakhstan, Grèce (A) ; Croatie, Hongrie, Argentine, Japon (C); Afrique du Sud, Serbie, Monténégro, Espagne (D).



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