faire des histoires sur baudetLe départ du cabinet après les déclarations de Thierry Baudet (FvD) à la Chambre des représentants est un événement unique dans l’histoire politique récente, estiment des experts sur ce site. Au cours des Réflexions politiques générales, Baudet s’en est pris à la ministre Sigrid Kaag (Finances), après quoi tout le cabinet s’est retiré. “Une décision très imprudente”, déclare Paul Bovend’Eert, professeur de droit constitutionnel à l’Université Radboud.
Sébastien Quekel
21 sept. 2022
Dernière mise à jour:
22:58
Les ministres sont tombés sur les commentaires de Baudet sur l’éducation de Kaag à l’Université britannique d’Oxford. Il a dit que l’université où elle avait étudié était connue comme une école d’espionnage. « Si vous trouvez quelque chose d’offensant, vous n’êtes pas obligé de rester. Vous n’êtes pas obligé de le faire en vertu du droit constitutionnel”, déclare Wim Voermans, professeur de droit constitutionnel à l’université de Leiden. « Le cabinet est là à l’invitation de la Chambre. Il n’y a pas d’obligation constitutionnelle d’écouter les députés, mais il y a de leur rendre compte. Mais cela arrivera demain.
Puissant et imprudent
Voermans appelle cela un signal fort du cabinet. Le professeur Bovend’Eert est plus critique et le qualifie d’imprudent. “Si un député comme Baudet franchit la ligne, on a un président pour ça”, explique-t-il. Il peut refuser la parole au député et l’exclure de la réunion. C’est la bonne ligne de conduite. » En s’éloignant, le cabinet est pris en otage par un député et le processus politique est inutilement perturbé, dit Bovend’Eert.
,,Il aurait été préférable pour eux d’attendre l’intervention du président, mais cela ne semble pas être le cas. Comme je peux en juger maintenant, je pense que le président aurait dû intervenir avec plus d’acharnement, plus d’alerte et plus de rigueur. Un président doit être préparé à ce genre de situations. Elle a les outils pour intervenir immédiatement. C’est comme ça qu’on s’est mis d’accord là-dessus, tout est dans le règlement intérieur.”
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Débat principal
L’action du cabinet est si unique, car elle concerne le débat le plus important de l’année parlementaire. Baudet n’est alors plus autorisé à terminer sa contribution. “Je n’ai jamais vécu cela auparavant dans les Réflexions politiques générales”, déclare Voermans.
“Je soupçonne que le cabinet a donné son accord à l’avance. Hier, le discours du trône portait sur la méfiance croissante à l’égard de la politique et sur ce qui alimente cette méfiance. Le cabinet essaie de restaurer la confiance et cette action peut en être le résultat.
Critique de la fugue
Le départ du cabinet a également été critiqué à la Chambre des représentants. Ce n’est pas au cabinet ce qui peut et ne peut pas être toléré ici, a déclaré Kees van der Staaij, membre du SGP. Cela dépend du président, a-t-il ajouté. En tout cas, il n’y a rien de mal avec le signal en vertu du droit constitutionnel, dit Voermans. «Ils sont ici à l’invitation de la Chambre des représentants. Il n’y a pas d’obligation constitutionnelle d’écouter les députés, seulement de rendre des comptes, comme le stipule la constitution.
Ce sera différent demain, car alors le cabinet devra rendre compte de lui-même et expliquer les décisions politiques importantes. “Cela peut se faire verbalement ou par écrit”, explique Voermans. Le professeur ne veut pas commenter si l’action du cabinet était justifiée ou non. « Je sais que la réglementation de la Chambre des représentants a récemment été renforcée. De nombreux députés pensaient que c’était un peu fou ce que vous pouviez ou ne pouviez pas dire à la Chambre.
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Incidents passés
L’action du gouvernement est donc unique, mais il y a déjà eu des incidents autour des Réflexions politiques générales. L’année dernière, le ministre intérimaire de l’époque, Hugo de Jonge Baudet, avait déjà tourné le dos aux déclarations du dirigeant du FVD sur le corona.
Selon Voermans, un incident similaire s’est produit en 1917. « Le ministre des Affaires économiques de l’époque a reçu tellement de critiques sur les dispositions entourant la saucisse standard, une mesure de rationnement, qu’il a lu abondamment le journal en réponse. Mais démissionner de la Chambre ne s’est jamais produit auparavant.
‘Absurde’
Après la suspension de mercredi soir, seul le Premier ministre Mark Rutte est revenu. Il a qualifié les accusations de Baudet contre Kaag d ‘«inacceptables». Le président demanda à Baudet de retirer ses paroles. Il a dit qu’il n’en avait pas l’intention. “C’est absurde ce qui se passe ici”, s’indigne-t-il.
Le débat, qui portait sur le budget de l’année à venir, était féroce jusqu’à la contribution de Baudet, mais était plutôt calme. Le débat est bien engagé. Après la suspension, au moins treize députés doivent encore s’exprimer. Baudet a parlé plus tôt dans la soirée à sa propre demande, car sa femme est sur le point d’accoucher.
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