Sebastian Rode serait menacé d’un arrêt prématuré de sa carrière


En date du : 29 février 2024, 17 h 25

Le capitaine de l’Eintracht, Sebastian Rode, devra probablement mettre fin à sa carrière plus tôt que prévu et ne jouera probablement plus de matchs pour les Hessois. Mais il est déjà une légende du club.

Il y a cette vidéo de l’Eintracht Francfort que le club a diffusée avant la finale de la Ligue Europa 2022. Vous pouvez voir la légende du club Bernd Hölzenbein et le capitaine Sebastian Rode au musée de l’Eintracht dans le stade, debout devant la vitrine avec la Coupe UEFA que Hölzenbein a remportée avec l’Eintracht en 1980. La vitrine brille d’or, et les yeux de Rode brillent également d’or lorsqu’il regarde dans la vitrine, cette pièce d’argent de l’éternité, qui pour lui est aussi une promesse, tandis qu’en arrière-plan une voix dit : « Nous avons assez attendu ». .

La vidéo n’est qu’une note de bas de page dans ce flot de couverture médiatique autour de la finale historique de l’été 2022. Mais elle illustre assez bien où Sebastian Rode s’est positionné en tant que capitaine de l’Eintracht Francfort. Rode, qui fait partie du club depuis neuf ans de temps en temps, n’est pas aux côtés de Hölzenbein dans cette vidéo pour rien. Il se tient pour ainsi dire à côté de ses pairs. La vidéo est sortie trois jours avant la finale. Trois jours plus tard, Rode est aussi une légende du club. L’un des deux seuls capitaines vainqueurs de la Coupe d’Europe. Aujourd’hui, moins de deux ans plus tard, il est confronté à la fin prématurée de sa carrière.

« Voici le truc ! La tasse est pour toi »

Rode aurait de toute façon mis fin à sa carrière cet été. Le fait que des problèmes persistants au genou l’obligent désormais à subir une arthroscopie plus tôt que prévu, c’est encore douloureux. « Je vais tout donner encore une fois pour dire au revoir sur le terrain le dernier jour du match », a écrit Rode sur Instagram. Il aimerait ça. Même ses larmes après la sortie de la Conference League ont montré que Rode lui-même avait imaginé la fin différemment. De préférence avec de l’argenterie, de préférence encore dans une mer de gens applaudissant à travers laquelle il conduit en cortège. « Voilà! La coupe est pour vous », criait-il d’une voix rauque depuis le balcon romain au lendemain de Séville. On pouvait à peine le voir à cause de toute la fumée pyrotechnique. Il était encore clair à quel point ce titre signifiait pour l’homme de Hesse qui a grandi près de Francfort.

Et quel titre c’était. Après quelques minutes, Rode reçoit un coup de pied à la tête par un adversaire qui, contorsionné par la douleur, lui frappe le visage avec sa main et la relève à nouveau, ensanglantée. Qui reste allongé par terre pendant des minutes et finit par se relever avec un turban bleu et un maillot ensanglanté. Un homme comme emblème de toute une équipe, de tout un club, une déclaration de guerre à l’adversaire, par le simple geste de se relever : l’Eintracht Francfort ne sera pas éliminé ce soir. Quelqu’un qui, à travers des scènes comme celle-ci, soutient toute une équipe là où d’autres devraient eux-mêmes être soutenus. « Le foutu héros de Francfort ». « Le prince meurtri de l’Europe », titrait la presse le lendemain. Vous voulez d’autant plus que quelqu’un comme ça puisse décider lui-même quand tout sera fini.

« C’est mon ‘joueur préféré' »

Quelqu’un comme ça, ça veut aussi dire : garçon de Francfort. Les années passées dans d’autres clubs ont toutes été belles, mais en réalité, il a toujours été Francfortois. Même lorsqu’il a dit au revoir en 2014, son retour semblait inévitable, même à l’époque, il semblait inévitable que Rode revienne un jour. Les premiers dommages au cartilage étaient déjà derrière lui, ainsi que la honte de la seconde moitié de la saison, qui – probablement – n’aurait pas eu lieu sans la blessure de Rode. En deuxième division, l’Eintracht a construit une équipe autour de Rode, qui a ramené le club en première division et directement en Ligue Europa. Et puis il est allé au Bayern Munich et plus tard au Borussia Dortmund, parce que c’est ce que font les bons joueurs.

Rode y a récolté des titres, il est double champion d’Allemagne et double vainqueur de la coupe, a joué 18 fois en Ligue des Champions. « C’est mon ‘joueur préféré’ dans l’équipe », a félicité nul autre que Pep Guardiola. « Il veut toujours, veut toujours s’améliorer, ne se plaint pas, aide l’équipe et est un grand joueur. »

« Je n’imagine pas les choses et je ne les saisis pas »

Mais ce furent aussi des années changeantes, notamment parce que le genou de Rode ne cessait de se détériorer et qu’il souffrait à lui seul de lésions du cartilage à trois reprises. C’est aussi pourquoi il n’a jamais joué pour l’équipe nationale allemande. Une blague dans les escaliers pour un joueur de sa classe et de son caractère.

Quoi qu’il en soit, le personnage. « Je n’imagine rien et je ne me démarque pas. L’environnement me déprime », a déclaré Rode au début de la dernière décennie, alors qu’il était passé du statut de talent à celui d’acteur du football à Francfort. Rétrospectivement, cela ressemble à une promesse tenue. Pas de scandales, juste une maison chez soi. Terre-à-terre au lieu de bling bling. Pas un haut-parleur, mais un leader, de par sa qualité, sa clarté, sa position auprès de ses coéquipiers et des entraîneurs. « Nous, les entraîneurs, savons exactement ce qu’il peut faire », a encore déclaré Pep Guardiola.

« Ce titre faisait partie des fans pas comme les autres »

C’est ce qui fait un capitaine. Et une légende du club ? « Ce titre ne ressemblait à aucun autre pour les fans », a déclaré Rode dans une interview avec hr-Sport à propos du triomphe de Séville. « Sans elle, cela ne serait pas arrivé. » Mais pas sans Sebastian Rode non plus. L’attente est devenue réalité, avec Rode comme capitaine. De la lueur dorée de la vitrine, le couronnement d’une carrière.



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